Les pilotes britanniques de la compagnie aérienne low cost Ryanair ont déposé deux préavis de grève, de deux jours fin aout et trois jours début septembre. Sa base à l’aéroport de Faro devrait être fermée l’année prochaine selon le syndicat de PNC qui avait justement annoncé un arrêt de travail pour la fin du mois.

Annoncées par le syndicat BALPA, les grèves de pilotes au Royaume Uni sont prévues le 22 et 23 aout (jeudi et vendredi) puis du 2 au 4 septembre 2019 (lundi à mercredi), « aucun progrès n’ayant été accompli » lors des discussions sur les salaires et conditions de travail avec la spécialiste irlandaise du vol pas cher. « Des décennies de refus de Ryanair de traiter avec des syndicats ont eu deux conséquences. Premièrement, une direction qui, apparemment, ne comprend pas comment travailler avec les syndicats, et deuxièmement, une entreprise qui ne dispose pas d’un certain nombre d’accords types auxquels tout syndicat pourrait raisonnablement s’attendre sur le lieu de travail », a déclaré le syndicat. Qui rappelle les revendications portant notamment sur « les retraites, l’assurance perte de licence, les prestations de maternité, les allocations et une structure de rémunération équitable, transparente et cohérente ». La consultation des pilotes britanniques, qui représentent environ un quart de l’effectif de Ryanair, a débouché sur un résultat sans équivoque : 80% des votants (72% des membres ont participé) se sont déclaré en faveur de la grève. Le secrétaire général du BALPA Brian Strutton a ajouté dans un communiqué : « Aucun pilote ne veut gâcher les projets de voyage du public, mais pour le moment, il semble que nous n’avons pas le choix ».

Ryanair s’est dit déçue par la menace du syndicat de pilotes : « moins de 30% des pilotes britanniques » ayant voté la grève, BALPA qui représente « moins de 50% d’entre eux » n’a donc selon la low cost « aucun mandat pour perturber les vacances et les vols de ses clients, en particulier à un moment où les pilotes britanniques font face à des pertes d’emplois dues aux retards de livraison de Boeing 737 MAX et à la menace d’un Brexit sans accord », souligne un communiqué. Et de rappeler : l’année dernière, les 1250 pilotes britanniques de Ryanair « ont accepté une augmentation de salaire de 20%. Les commandants de bord senior gagnent jusqu’à 180.000 £ par an, plus que chez les concurrents Norwegian ou Jet2 ». La low cost accuse en outre BALPA de « recommander un gel des salaires des pilotes de Jet2 en échange de meilleurs plannings (dont bénéficient déjà les pilotes de Ryanair) », ainsi qu’un « congé non payé de 12 mois pour les pilotes de Norwegian à Gatwick » ; et lui demande de revenir à la table des négociations.

Au Portugal, le syndicat d’hôtesses de l’air et stewards SNPVAC – qui vient d’annoncer une grève de six jours à partir du 21 aout – a révélé mercredi que la base de Faro sera fermée l’année prochaine, avec à la clé la perte d’au moins 120 emplois. Selon le directeur du syndicat Fernando Gandra, la décision de Ryanair lui a été justifiée par la chute des bénéfices au premier trimestre, le retard des livraisons des 737 MAX et l’incertitude liée au Brexit. Le timing lui semble cependant « étrange », au lendemain de l’annonce par la low cost que son trafic a progressé de 9% en juillet « et quelques jours après notre appel à la grève » : « Nous examinons la question et collectons des données pour voir s’il pourrait s’agir de représailles à la grève », a déclaré le syndicaliste. La base de Faro accueille jusqu’à dix 737-800 pendant l’été, et propose 43 lignes directes dont 17 en Grande Bretagne et trois en France (Beauvais, Bordeaux et Marseille).

Ryanair n’a ni confirmé ni infirmé cette information, rappelant que la prochaine fermeture de bases avait été annoncée mi-juillet puisque la croissance de sa flotte sera amputée par l’absence des 737 MAX prévus : elle espérait au printemps disposer de 58 monocouloirs remotorisés au début de la prochaine saison estivale, mais n’en attend désormais plus que 30 au maximum à la fin mai 2020. « Nous entamons une série de discussions avec nos aéroports pour déterminer les bases peu performantes ou déficitaires de Ryanair qui devraient subir ces compressions et / ou fermetures à court terme à partir de novembre 2019 », déclarait alors le CEO du groupe Michel O’Leary ; « nous consulterons également notre personnel et nos syndicats pour planifier et mettre en œuvre ces solutions ». Mais c’était avant l’annonce d’un plan de licenciements qui devrait toucher environ 900 navigants, en deux vagues à la fin de l’été puis après Noël…

Ryanair : grèves au Royaume Uni, base fermée à Faro 1 Air Journal

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