Des pilotes du monde entier ont été invités par la FAA pour participer sur simulateur à la campagne de re-certification du Boeing 737 MAX. Dont la production au rythme de 52 exemplaires par mois pourrait reprendre en février prochain.

Si l’Autorité fédérale de l’aviation américaine (FAA) refuse toujours de fournir un calendrier précis, les signes se multiplient sur un prochain retour dans les airs du monocouloir remotorisé, cloué au sol depuis mars dernier après deux accidents en cinq mois qui ont fait 346 victimes chez Lion Air et Ethiopian Airlines. Des pilotes du monde entier venus de compagnies aériennes opérant le 737 MAX vont être conviés à participer à des essais sur simulateur, afin de valider les nouvelles procédures et la mise à jour dévoilée fin mars du système anti-décrochage MCAS , impliqué dans les deux crashes. La FAA ne préciserait pas l’ancienneté ou l’expérience requises des pilotes, parlant d’un “échantillon représentatif” des pilotes de ligne ; selon Le Figaro, trois compagnies américaines auraient reçu une demande de pilotes n’ayant pris les commandes d’un 737 que depuis un an, avec au moins un vol opéré dans un 737 MAX.

Aucune date n’est fournie pour ces convocations non officialisées, a priori vers la mi-septembre, la FAA ayant selon des sources anonymes citées par AP répété que l’avion ne sera de toute façon pas autorisé à reprendre les airs avant que toutes les séances nécessaires aient été menées à bien. La nouvelle a été bien accueillie par exemple par Dennis Tajer, commandant de bord chez American Airlines et porte-parole du syndicat Allied Pilots Association, qui se dit encouragé : “tout ce qui permet au pilote de ligne moyen de tester ce système – pas le pilote d’essai de Boeing, mais un pilote de 737 ordinaire – est une analyse réaliste“.

Des sources du Seattle Times affirment d’autre part que la FAA annoncera début septembre ses recommandations quant à la formation des pilotes sur 737 MAX, qui détermineront si les transporteurs américains doivent faire passer leur pilote par un simulateur ou si l’option d’une simple vidéo suffira. Les instructions de la FAA assument qu’en cas d’urgence, le temps de réponse des pilotes est de trois secondes en pilotage automatique et une seconde en pilotage manuel; lors d’une simulation en juin dernier selon le quotidien, les pilotes avaient volontairement retardé leur réaction – et crashé l’avion. Le problème est particulièrement surveillé depuis le crash d’Ethiopian Airlines, lors duquel les pilotes avaient essayé de suivre les procédures – sans pouvoir empêcher l’accident.

De son côté, Boeing multiplie les signaux de sa confiance dans une reprise des vols en octobre : après avoir lancé une vague d’embauches pour préparer le retour dans les airs des dizaines de 737 MAX garés à Moses Lake, il aurait détaillé à ses fournisseurs la montée en puissance de la production des monocouloirs.  Une fois le feu vert de la FAA donné, ses lignes d’assemblage passeront de 42 avions par mois (le rythme actuel, même si aucun appareil n’est livré) à 52 par mois en février 2020 (le rythme de mars dernier) puis à 57 par mois en juin. Le cours de l’action Boeing gagnait 4,82% à quelques minutes de la clôture mercredi.

Boeing 737 MAX: pilotes invités et production relancée 1 Air Journal

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