Une société de leasing irlandaise poursuit Boeing en justice en raison de l’immobilisation continue de ses 737 MAX, tandis que Safran pourrait réduire de 84 à 30 par mois la production des moteurs Leap-1B qui sont destinés au monocouloir remotorisé. Le tout dernier 737NG à être assemblé est destiné à la compagnie aérienne KLM.

Le loueur d’avions Timeaero basé à Dublin a engagé des poursuites à Chicago contre Boeing afin d’annuler les contrats d’achats portant sur 22 737 MAX, et réclame au moins 185 millions de dollars au titre des dommages et intérêts. La société, qui avait signé sa commande en 2014, n’avait reçu mardi que deux des quatre exemplaires attendus selon la plainte lue par CNN ; elle évoque donc une rupture de contrat et une fraude. Boeing « a délibérément et en toute connaissance de cause failli à révéler les problèmes de sécurité associés au design du 737 MAX », accuse Timeaero, selon qui le constructeur aurait refusé de rembourser les avances perçues. Les retards de livraison lui auraient coûté « des pertes substantielles de contrats et de revenus ». Boeing a refusé de commenter « en raison du processus judiciaire en cours » les poursuites qui font suite à celles similaires annoncées en juillet par la société de leasing russe Avia Capital Services (ACS, filiale de Rostec, avait commandé 35 MAX 8). L’avionneur a déjà mis de côté 5 milliards de dollars pour compenser les clients du MAX, mais certains analystes estiment que le coût total pourrait être proche du triple.

Boeing 737 : justice et CFM pour le MAX, le dernier NG pour KLM 1 Air Journal

@Boeing

L’annonce lundi par le constructeur américain de la suspension de la production des 737 MAX à partir de janvier, suite aux deux crashes de MAX 8 en cinq mois chez Lion Air et Ethiopian Airlines qui ont fait 346 victimes, commence à avoir des répercussions tangibles chez les équipementiers. Dont par exemple CFM International, la coentreprise de General Electic et Safran qui produit le seul moteur proposé sur les MAX (le Leap-1B), et compte réduire « très fortement » a cadence de production, sans toutefois l’arrêter. Le directeur général de Safran Philippe Petitcolin à déclaré dans L’Usine Nouvelle  que la production de moteurs devra être « la plus faible possible tout en maintenant l’intérêt d’avoir une ligne de production ouverte. Produire un ou deux moteurs par semaine n’aurait aucun sens ». Et cela pénaliserait encore plus ses fournisseurs, financièrement plus fragiles. Il juge cependant qu’il est « trop tôt » pour évaluer les éventuelles conséquences sur l’emploi de ce ralentissement de la production : « cela doit être discuté et débattu avec les partenaires sociaux avant la fin de cette semaine », a-t-il précisé. Safran perdait depuis l’arrêt des livraisons des 737 MAX en mars dernier quelque 300 millions d’euros par trimestre, mais selon le dirigeant l’impact forcément supérieur de la suspension de la production des monocouloirs se fera plus ressentir « au niveau de la rentabilité des moyens et des personnels que du cash ».

A Renton, le dernier 737NG assemblé par Boeing pour une compagnie aérienne porte les couleurs de la compagnie aérienne KLM Royal Dutch Airlines : le 737-800 (MSN 63624, immatriculé PH-BCL et pouvant accueillir 180 passagers) est sorti des ateliers peinture et est parti le 18 décembre vers Glasgow puis sa base à Amsterdam-Schiphol. KLM opère au total 31 737-800, seize 737-700 et cinq 737-900ER (elle n’a pas commandé de MAX). L’avionneur continuera à produire des 737 NG, mais uniquement en version P-8 ou E-7 pour les militaires.

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