La compagnie aérienne South African Airways a suspendu plusieurs dizaines de vols intérieurs mais aussi vers Munich mardi, espérant conserver des liquidités avant une faillite qui apparait de plus en plus probable. Mais elle a quand même déployé vers New York un premier Airbus A350..

Une restructuration radicale annoncée pour la compagnie nationale d’Afrique du Sud annoncée début décembre, une protection contre les créanciers quelques jours plus tard : rien ne semble pouvoir tirer South African Airways de l’ornière financière dans laquelle elle est tombée depuis 2011. Elle a annoncé le 21 janvier 2020 la suppression de 38 vols depuis lundi principalement entre sa base à Johannesburg-OR Tambo et les aéroports du Cap et de Durban, mais aussi cinq rotations vers Munich. Les passagers ont été replacés sur d’autres vols (y compris sur sa filiale low cost Mango), et via Francfort ou  Londres pour ceux qui devaient voyager vers et depuis la Bavière – avec l’aide de ses partenaires de Star Alliance

Sous perfusion depuis des années et soumise à des interventions politiques sans fin, South African Airways n’a toujours pas reçu le prêt de 138 millions de dollars promis par le gouvernement. Elle « essaie de conserver des liquidités et d’optimiser sa position avant tout futur investissement », explique-t-elle dans la presse locale, sans exclure de nouvelles suspensions de vols.

Son plan de restructuration doit être présenté d’ici la fin février par les deux administrateurs Les Matuson et Siviwe Dongwana, et la rumeur veut qu’il passe par des coupes sombres dans le réseau. La moitié de ses revenus proviennent de 9 routes intercontinentales, mais seule celle vers Washington serait rentable ; environ 30% proviennent de ses 21 routes africaines, où seule celle vers Addis Abeba perd de l’argent, et les derniers 20% du réseau domestique (trois rentables, celle vers Port Elizabeth dans le rouge).

En décembre dernier, le gouvernement disait vouloir avant tout « éviter un effondrement désordonné » et tenter de conserver « le plus d’emplois possible » parmi les 5200 salariés de la compagnie aérienne. Les syndicats redoutent un millier de licenciements, et avaient mené le mois précédent une grève de sept jours (à un coût quotidien supérieur à 3 millions d’euros), demandant également des augmentations de salaires.

L’un des quatre Airbus A350-900 loués par South African Airways  (deux pris en leasing pour trois ans chez Hainan Airlines, deux loués chez Air Mauritius avec qui elle a signé un accord commercial), a décollé lundi de Johannesburg en direction de New York-JFK. « Ce vol inaugural était le premier que nous prévoyons d’introduire sur nos routes internationales dans un avenir proche », a déclaré la CEO par intérim Zuks Ramasia ; « nous sommes ravis que nos passagers puissent profiter des fonctionnalités supérieures de l’A350, telles qu’une cabine plus silencieuse et une expérience de vol relaxante, y compris le tout nouveau divertissement à bord, des sièges avec plus d’espace pour les jambes en classe économique et des lits allongés en classe affaires ». L’introduction des A350 « contribuera à notre efficacité opérationnelle et à la réduction des coûts, et fait partie du programme de renouvellement de la flotte en cours », a ajout éla dirigeante.

South African Airways opère une flotte presque tout-Airbus avec sept A319, dix A320, six A330-200, cinq A330-300, sept A340-300 et neuf A340-600 (plus trois Boeing 737-300F).

South African Airways : des vols suspendus en attendant pire ? 1 Air Journal

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