Une troisième vague de rapatriements de Français depuis Wuhan, la ville au centre de l’épidémie du coronavirus 2019-nCoV, en a ramené 35 à Istres hier. Plus aucun vol intérieur en Chine n’est opéré en Boeing 747 ou Airbus A380, tandis qu’à Hong Kong deux compagnies aériennes font face à de nouveaux problèmes.

Alors que le bilan de l’épidémie a atteint 908 morts et plus de 40.000 contaminés le 9 février 2020, la France a récupéré pour la troisième fois des ressortissants. Après des vols en A340 militaire et en A380 de Hi Fly depuis fin janvier à bord desquels étaient environ 200 Français,  un Boeing 747-400 de Wamos s’est posé hier dans la base aérienne d’Istres dimanche, après une escale au Royaume Uni. Tous les rapatriés sont placés en quarantaine pour 14 jours dans les locaux de l’école nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers d’Aix-en-Provence, qui en accueille déjà 80.

Parmi les vols réguliers opérés vers la Chine depuis le début de l’épidémie, on retiendra les informations de ChinaAVReview selon qui 10 personnes contaminées (sur 225 passagers) avaient été décelées à l’arrivée d’un vol de la compagnie aérienne Scoot en Boeing 787-9 entre Singapour et Hangzhou le 24 janvier (la ligne est suspendue depuis le 4 février), ce qui en ferait le record de cas décelés dans un avion de ligne.

En Chine continentale où Air France-KLM ne retournera pas avant le 16 mars, les Boeing 747 d’Air China et les Airbus A380 de China Southern Airlines ne seraient plus utilisés sur des lignes intérieurs jusqu’au 29 février selon Airlinesroute : la première déployait des 747-400 entre Pékin et Guangzhou, Sanya et Shenzhen, et des 747-8i entre la capitale et Guangzhou, Chongqing et Shanghai-Hongqiao, tandis que la seconde utilisait ses superjumbos entre Pékin et Guangzhou et Shenzhen. A l’international, Air China a pour la même période retiré des programmes les 747-8i, et China Southern ses A380.

A Hong Kong où depuis samedi tous les visiteurs de Chine continentale sont censés être placés en quarantaine pour 14 jours, l’épidémie a entrainé chez Hong Kong Airlines (déjà en mauvaise posture) l’annonce de la suppression de 400 emplois, en raison de la baisse de la demande, avec à la clé une diminution du programme de vols. Le reste des employés est prié de prendre au moins deux semaines de congé sans solde par mois, ou de travailler trois jours par semaine du 17 février à la fin juin. « Alors que l’incertitude plane sur la nature évolutive de ce problème mondial, la faible demande de voyages se poursuivra probablement pendant la saison estivale et nous devons prendre des mesures supplémentaires pour rester à flot », a déclaré la filiale du groupe HNA dans un communiqué.

Cathay Pacific, qui a demandé à 27.000 employés de prendre des congés sans solde et annoncé une réduction de 30% des capacités globales (et 90% en Chine continentale) au départ de l’aéroport de Hong Kong-Chek Lap Kok, échappe de son côté – pour l’instant – à une grève de ses hôtesses de l’air et stewards, votée samedi à une écrasante majorité. Le syndicat de PNC, Hong Kong Dragon Flight Attendants Union, a expliqué vouloir donner une « dernière chance » à la compagnie aérienne d’accéder à ses revendications : la suspension totale des vols vers la Chine continentale, alors que Cathay Dragon dessert encore Pékin, Shanghai et Xiamen avec des fréquences réduites.

Les vols vers la SAR où le coronavirus a fait un mort se réduisent de plus en plus depuis la semaine dernière, Singapore Airlines ayant par exemple annoncé la suppression jusqu’à la fin mars d’une rotation quotidienne, d’autres étant annulées seulement à certaines dates.

Coronavirus : rapatriements, Chine sans gros porteurs et Hong Kong 1 Air Journal

©China Southern Airlines