Boeing a prévenu ses équipes que des « débris d’objet étranger » (FOD) avaient été découverts dans les réservoirs de certains des 737 MAX pas encore livrés, ce qui n’aura cependant aucune conséquence sur le calendrier de retour dans les airs des monocouloirs cloués au sol depuis mars dernier. Le futur NMA, remplaçant des 757 et 767, pourrait s’inspirer d’un design présenté il y a plus de dix ans. 

Le carburant contaminé a été découvert dans « plusieurs » 737 MAX, a déclaré Boeing le 18 février 2020 dans un courrier aux employés révélé par CNBC, le directeur du programme 737 et de la FAL de Renton Mark Jenks parlant d’un incident « absolument inacceptable ». Le dirigeant a détaillé de nouvelles mesures pour éviter que cela se reproduise, incluant « des vérifications supplémentaires, y compris des inspections, des audits et des vérifications dans notre processus de fermeture de réservoir pour s’assurer qu’il n’y a aucun FOD dans les réservoirs de carburant », et une « nouvelle signalisation ajoutée dans ces zones de travail pour aider à rappeler aux coéquipiers les mesures appropriées à prendre ».

L’ensemble du parc de plus de 400 737 MAX produits depuis mars 2019 mais non livrés est désormais inspecté, afin de vérifier la présence de FOD – terme générique utilisé dans l’aviation pour désigner chiffons ou autres outils oubliés au mauvais endroit. Un problème qui n’a rien à voir avec les problèmes du logiciel anti-décrochage MCAS, impliqué dans deux accidents qui ont fait 346 victimes en cinq mois chez Lion Air puis Ethiopian Airlines : c’est le contrôle qualité qui est en cause, comme déjà constaté dans d’autres programmes de Boeing (ravitailleur KC-46A ou 787 Dreamliner à North Charleston).

Le constructeur américain a informé la FAA de l’incident, qui ne devrait pas retarder la certification du monocouloir remotorisé – espérée avant l’été. Chaque inspection devrait prendre jusqu’à trois jours, le temps de vidanger le réservoir et laisser les vapeurs de carburant de dissiper.

Autre programme à problème pour Boeing, le NMA (new mid-market airplane) de 220 à 270 sièges qui devait remplacer les 757 et 767, et était annoncé comme virtuellement enterré le mois dernier : selon Leeham News, un design déjà présenté il y a dix ans pourrait servir de base à la « feuille blanche » réclamée par le nouveau PDG David Calhoun. Le NLT ou New Light Twin était présenté comme un bicouloir de 200 à 240 sièges avec deux aménagements possibles, en 2+3+2 ou 2+2+2 ; le directeur du développement de Boeing Kourosh Hadi expliquait alors que plus le profil choisi était petit, plus le résultat ressemblerait à et de comporterait comme « un petit gros » avion. Le choix dépendrait des clients : nombre de sièges présence de classe avant, position des portes pour l’embarquement et le débarquement des passagers, mais le nouvel avion devait déjà inclure « les technologies des 787 et 777X ». Boeing avait déposé une demande de brevet pour ce prototype :

Boeing : cochonneries dans le réservoir des MAX et NMA rétro 1 Air Journal

©FlightGlobal

La semaine dernière, l’ancien président d’Airbus America Barry Eccleston appelait de son côté Boeing à lancer un nouvel avion pour le marché de 160 à 240 sièges et 3000nm à 5000nm de rayon d’action. « Je pencherai plutôt pour un monocouloir », a-t-il déclaré à FlightGlobal, évoquant l’A321XLR (200 passagers, rayon d’action de 4700nm) qui « s’adresse à un marché similaire à celui du 757 » quand le remplaçant du 767 devrait être « un nouveau Dreamliner à plus grand rayon d’action ». Lors de la présentation des résultats de Boeing fin janvier, David Calhoun avait insisté : « nous ne dessinerons pas notre nouvel avion sur la base de l’A321 »…

Boeing : cochonneries dans le réservoir des MAX et NMA rétro 2 Air Journal

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