Les pilotes britanniques de la compagnie aérienne low cost Ryanair ont accepté une baisse de salaire de 20%, éloignant la perspective de licenciements. Les premiers Boeing 737 MAX 8-200 pourraient être en service dès novembre, estime son patron.

Près de 96% des pilotes de la spécialiste irlandaise du vol pas cher basés dans les aéroports de Grande Bretagne ont voté en faveur d’un accord de quatre ans qui comprend une réduction de salaire de 20% (restaurés ensuite) ainsi que des « améliorations de la productivité » sur les plannings, des jours de travail flexibles et des congés annuels « pour minimiser les pertes d’emplois des pilotes britanniques ». Cet accord donne à Ryanair selon son communiqué « un cadre pour flexibiliser ses opérations » pendant la pandémie de Covid-19, et « une voie vers la reprise » lorsque l’activité reviendra à la normale dans les années à venir.

Plus tôt cette semaine, la compagnie avait évoqué 3500 suppressions de postes si le personnel n’acceptait pas des baisses de salaires ; 330 pilotes dans le pays étaient visés selon le syndicat BALPA. Selon ce dernier, l’accord permet de sauver 260 postes, le reste devant être décidé une fois que Ryanair aura finalisé ses plans pour certaines bases du pays.

Ryanair s’est félicité de la confirmation du vote positif par le syndicat de pilotes, qui a enregistré un taux de participation de 90%. Pour le CEO Eddie Wilson, la majorité écrasante de ce vote démontre « l’engagement de nos pilotes au Royaume-Uni à travailler avec Ryanair alors que nous progressons dans cette crise au cours des prochaines années », quand elle transportera « 50% de passagers en moins et à des tarifs nettement inférieurs ».

Le directeur général du groupe Ryanair Holdings Michael O’Leary avait de son côté déclaré à la BBC souhaiter un accord entrainant une baisse de salaire « de 20% pour les commandants de bord les mieux payés et de 5% pour les hôtesses de l’air et stewards les moins bien payés ». Mais il reconnaissait que ce ne serait pas suffisant pour éviter « toutes » les suppressions de postes, même si le trafic devrait remonter en aout à entre 5,5 et 6 millions de passagers (contre 4,5 millions ce mois-ci).

Michael O’Leary a d’autre part évoqué le Boeing 737 MAX, pour lequel la FAA vient de terminer trois jours de vols de recertification : « sous réserve de sa certification en Amérique du nord, nous espérons nos premières livraisons en novembre, en tout cas avant Noël », a-t-il déclaré à Reuters. Et ce alors qu’en avril dernier, il reportait à l’été prochain toute possibilité de livraison des premiers des 210 MAX 8-200 commandés ; il expliquait alors que les monocouloirs remotorisés ne seront « pas nécessaire pendant l’hiver », la demande pouvant être largement satisfaite avec la flotte actuelle de 737-800.

M O’Leary espère désormais disposer de trente à quarante MAX pour la prochaine saison estivale, « si Boeing tient son calendrier ». Et de répéter que le nouvel appareil permettra à Ryanair d’augmenter ses parts de marché en Europe : « c’est un avion formidable, nous sommes des croyants, nous pensons qu’il nous permettra de transformer notre base de coûts pour les dix ans à venir ».

Ryanair: pilotes moins payés et MAX en novembre 1 Air Journal

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