La société-mère de la compagnie aérienne Korean Air se dit prête à étudier un rachat de sa rivale Asiana Airlines, suite aux déclarations de la Banque du développement de Corée du Sud (KDB) considérant cette possibilité comme une des multiples options pour sauver la compagnie privée en proie – entre autres – à l’impact de la pandémie de Covid-19.

Après avoir obtenu en septembre une aide publique suite à l’échec de sa tentative de vente (impliquant déjà KDB, désormais son principal créancier), Asiana Airlines a vu ce 13 novembre 2020 le cours de ses actions s’envoler à la Bourse de Séoul. La raison : Hanjin KAL Corp., société-mère de la compagnie nationale sud-coréenne, a déclaré à l’agence Yonhap qu’elle « envisagerait d’acquérir Asiana Airlines si les créanciers du transporteur faisaient une proposition officielle ». Cela faisait suite aux informations publiées jeudi selon lesquelles la banque dirigée par l’État a « proposé d’investir dans des actions à émettre par Hanjin KAL et la société holding Hanjin Group », qui utiliserait cet argent pour acquérir une Asiana Airlines croulant sous une dette de plus de 9  milliards d’euros.

KDB est selon un responsable de Hanjin joint par l’agence de presse « susceptible de faire une annonce concernant la vente d’Asiana la semaine prochaine, et Korean Air devrait également publier sa déclaration à ce sujet ».

Kumho Industrial, actionnaire majoritaire d’Asiana Airlines, avait annoncé à la rentrée la rupture de l’accord passé en décembre 2019 avec un consortium mené par le promoteur immobilier Hyundai Development Company (HDC), en vertu duquel ce dernier devait prendre le contrôle de la compagnie aérienne sud-coréenne en y injectant 1,8 milliard d’euros.

Asiana Airlines est membre de Star Alliance (Korean Air est dans SkyTeam), et opère actuellement une trentaine de routes au lieu des 85 proposées avant la pandémie. Elle n’emploie plus qu’environ 9000 salariés ; sa flotte compte encore officiellement 82 avions dont 64 en service, les six Airbus A380 étant cloués au sol sauf en cas de vol vers nulle part.

Si tout est possible financièrement, on voit mal comment les autorités de la concurrence (y compris en Europe, où Korean Air et Asiana Airlines desservent Paris entre autres), pourrait accepter sans sourciller la fusion des deux plus grandes compagnies aériennes régulières de Corée du Sud : elles y contrôlent ensemble 60% des parts du marché international. Mais la consolidation est un mot de plus en plus utilisé durant la crise sanitaire ; et leur offre est généralement largement supérieure à la demande à l’aéroport de Séoul-Incheon.

Et si Korean Air rachetait Asiana Airlines ? 1 Air Journal

©Hyeonwoo Noh via Wikimedia Commons