Le Brésil a levé l’interdiction de vol des Boeing 737 MAX dans son espace aérien, n’ajoutant aucune mesure à celles annoncées par la FAA. La compagnie aérienne Volga-Dnepr a cloué au sol ses huit Antonov An-124 après un incident moteur sérieux, un problème alors que les capacités de transport de fret sont déjà insuffisantes en cette période de pandémie de Covid-19.

Bonne nouvelle pour la compagnie aérienne low cost GOL Linhas Aéreas Inteligentes, seul transporteur brésilien à avoir mis en service les monocouloirs remotorisés (7 des 100 MAX 8 commandés depuis 2012) avant qu’ils ne soient cloués au sol en mars 2019 suite à deux accidents ayant fait 346 victimes chez Lion Air puis Ethiopian Airlines. Le régulateur ANAC (Agence nationale de l’aviation civile) a annoncé le 25 novembre 2020 avoir « annulé l’ordonnance » qui suspendait l’exploitation commerciale des 737 MAX dans le pays. Leur exploitation ne pourra cependant reprendre qu’une fois que les compagnies aériennes auront « satisfait aux exigences énoncées par l’ANAC » selon son communiqué.

Quand la FAA avait donné le 18 novembre son feu vert au redécollage des 737 Max aux Etats-Unis, l’ANAC disait « reconnaitre » le travail effectué par la FAA, mais qu’elle travaillait toujours «  sur les derniers ajustements de son propre processus de recertification ». Selon son président Rafael Botelho, qui soulignait la coopération avec les autres régulateurs, « peu de pays ont l’expérience de recertifier un système aussi complexe. Nous veillons à ce que toutes les conditions soient remplies pour le retour en toute sécurité de cet avion au Brésil ».

Rappelons que l’EASA européenne devrait autoriser mi-janvier le retour dans son ciel des Boeing 737 MAX – après modifications. Les autres régulateurs, en particulier la CAAC en Chine, ne sont pas encore prononcé.

Mauvaise nouvelle en revanche côté fret : selon The Loadstar, le groupe Volga-Dnepr a « mis la sécurité en premier » en annonçant l’immobilisation pour une durée indéterminée de ses huit An-124, l’un des plus gros avions cargo au monde, après un incident à Novossibirsk le 13 novembre dernier. Le directeur commercial Konstantin Vekshin a déclaré avoir pris, faute de directive des autorités ou du constructeur ukrainien, « une décision mûrement réfléchie. Nous voulons être proactifs et préventifs, et démontrer que nous sommes une compagnie aérienne responsable où la sécurité passe avant tout ».

Volga-Dnepr discute désormais avec ses clients pour réorganiser le transport de leurs marchandises, car tous les Antonov étaient « complets ». « C’est très douloureux pour nos clients en ce moment, le marché est en plein essor. Nous voulons coopérer et travaillerons avec eux, mais il peut y avoir des retards dans leurs expéditions », a expliqué le directeur commercial du groupe. Les 747-400F et 747-8F de sa filiale AirBridgeCargo sont une solution possible, a-t-il ajouté, en attendant un retour en service des An-124 qu’il espère dans un délai de « quelques semaines ».

L’incident de Novossibirsk le 13 novembre a vu selon The Aviation Herald l’An-124 immatriculé RA-82042 (transportant 14 personnes et environ 84 tonnes de fret vers Vienne), subir une panne moteur à environ 1800 pieds après son décollage. Des débris ont endommagé les câblages et coupé l’alimentation électrique, entraînant une perte des communications, de tous les systèmes électriques et des instruments, freins et inverseurs de poussée. L’atterrissage d’urgence (« extraordinaire » selon des témoins) s’est terminé sur le nez environ 300 mètres au-delà du bout de piste, sans faire de blessé.

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737 MAX autorisé au Brésil, An124 cloué au sol 1 Air Journal

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