ITA (Italia Transporti Aero), qui gèrera la compagnie aérienne renationalisée Alitalia, ne sera pas prête avant avril 2021, le plan d’affaires sur cinq ans qu’elle présentera au Parlement le 21 décembre devant être passé au crible par les instances européennes. D’ici là, les vols se poursuivent.

Lancée mi-octobre, la nouvelle société a encore un long chemin devant elle : Fabio Lazzerini, qui en sera administrateur délégué et directeur financier, a déclaré lors d’une vidéoconférence avec les parlementaires qu’après la présentation de son business plan juste avant les fêtes (s’il est accepté en l’état durant le mois suivant), le processus ne devrait pas être finalisé avant avril prochain. Entretemps, la Commission européenne doit étudier le dossier pour vérifier qu’il respecte les règles en matière d’aides publique, ce qui va « prendre du temps ». Après le feu vert de l’UE, « nous pourrons retourner au conseil d’administration, approuver le business plan puis entamer des négociations avec toutes les parties qui donneront des actifs à la nouvelle société pour démarrer », a ajouté le dirigeant cité par la presse italienne, parlant d’un « transfert très complexe » D’où les prévisions d’un lancement début avril, « désiré car cela marque le début de la saison estivale », a expliqué Fabio Lazzerini.

Placée sous administration extraordinaire depuis plus de deux ans, suite au rejet par les syndicats d’un plan de relance de l’actionnaire Etihad Airways, la compagnie aérienne désormais renationalisée a déjà reçu deux prêts d’Etat de 1,3 milliards d’euros au total (avec feu vert de la Commission européenne à la clé). Le feu vert de Bruxelles à ces prêts-relais reste conditionné en particulier à une « réelle différence » avec l’ancienne Alitalia. ITA débutera avec un budget de 3 milliards d’euros, une dotation « nécessaire si nous l’utilisons lorsqu’il y a des opportunités de marché » selon M. Lazzerini. « Nous ne demandons pas d’autres fonds, nous en avons beaucoup et nous devons atteindre les objectifs », a ajouté le président Francesco Caio.

La « nouvelle Alitalia » devra être selon son futur dirigeant « une entreprise qui doit retrouver la connectivité avec le pays, avec beaucoup d’attention à sa durabilité économique », et portant une attention particulière « sur les marchés avec lesquels l’Italie a des liens économiques et touristiques forts » (les Amériques en particulier) et donc « premium ».

Sans citer l’alliance SkyTeam dont la compagnie italienne fait partie, ni la coentreprise transatlantique avec Air France-KLM et Delta Air Lines, Fabio Lazzerini a évoqué la recherche d’un partenariat « très important, il doit être global, qui a forcément une composante européenne et au moins une composante nord-atlantique ». Outre les « deux grands groupes avec qui il travaille », il reconnait « penser à la Chine car dans leur galaxie il y a aussi des entreprises chinoises ». Ce futur partenariat ne figurera toutefois pas dans le business plan, faute de temps.

Nouvelle Alitalia : pas avant le printemps 1 Air Journal

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