Alors que les recherches ont été interrompues mercredi par le mauvais temps, quatre victimes du vol SJ182 ont désormais été identifiées parmi les 62 Indonésiens se trouvant à bord de l’avion de Sriwijaya Air qui s’est écrasé en mer de Java samedi dernier. Une première indemnisation a été versée à leurs familles, alors que des enquêteurs du NTSB américain sont en route pour l’Indonésie afin d’assister les autorités locales.

Après avoir permis de remonter à la surface l’enregistreur des données de vol (FDR) du Boeing 737-500 de la compagnie aérienne indonésienne, les opérations de recherche espéraient récupérer le 13 janvier 2021 la deuxième boite noire, l’enregistreur des conversations du cockpit (CVR). Mais la détérioration de la météo, avec des vagues de plus de 2 mètres, a interrompu les plongées vers  le milieu de la journée, d’autant que le vaisseau Baruna Jaya IV a commencé à faire un relevé du fonds marin dans la zone du crash à l’aide d’un robot sous-marin. Les plongeurs devaient reprendre ce jeudi leurs recherches du CVR mais aussi des restes humains et d’autres pièces de l’appareil.

La recherche aérienne s’étend désormais aux zones côtières de la chaîne des Mille-Îles « parce que les débris d’avions et les victimes peuvent être emportés par les courants marins », a déclaré ce matin le coordinateur de BASARNAS Rasman.

Les autorités ont identifiés trois personnes supplémentaires qui se trouvaient à bord en plus du steward de Sriwijaya Air Okki Bisma, dont une passagère de 50 ans et un pilote de la compagnie aérienne qui voyageait ce jour-là en cabine. La société d’assurance publique PT Jasa Raharja a annoncé avoir immédiatement versé à chacune des quatre familles 50 millions de roupies indonésiennes (environ 2.920 euros) au titre de compensations, comme l’exige la loi indonésienne.

Le KNKT, équivalent du BEA français, a diffusé hier des vidéos de la préparation du FDR en vue d’en extraire les données ; les premiers résultats pourraient être connus dès ce jeudi, donnant une première idée des circonstances de l’accident puisque les pilotes n’ont envoyé aucun signal de détresse.

Après la découverte de la première boite noire, le NTSB américain a confirmé qu’il enverra « un représentant accrédité des Etats-Unis » et trois autres enquêteurs à Jakarta pour participer à l’enquête. L’équipe « possède une expertise dans les opérations, la performance humaine, les structures et systèmes d’avion », et sera accompagnée de membres du personnel de la Federal Aviation Administration (FAA), du motoriste General Electric (GE) et bien sûr de Boeing, comme l’imposent les règles de l’OACI en cas d’accident aérien.

Rappelons que le 737-500 immatriculé PK-CLC était entré en service en mai 1994 chez Continental Airlines, avant de passer sous pavillon United Airlines en octobre 2010. Il avait rejoint la flotte de Sriwijaya Air en avril 2012, et a passé neuf mois cloués au sol en raison de la pandémie de Covid-19, avant d’être certifié apte à a voler en décembre. Avant d’opérer le vol SJ182 le 9 janvier 2021 entre Jakarta-Soekarno Hatta et l’aéroport de Pontianak dans l’île de Bornéo, l’avion avait effectué deux autres rotations samedi entre Jakarta et Pontaniak puis Pangkai Pinang, apparemment sans problème selon le PDG de Sriwijaya Air Jefferson Irwin Jauwena. La flotte de la compagnie indonésienne compte cinq autres 737-500, treize 737-800 et deux 737-900ER.

Ce crash en Indonésie fait suite à celui de Lion Air donc le 29 octobre 2018, qui avait fait 189 victimes et déclenché le début de la crise du Boeing 737 MAX, et à celui en 2015 du vol QZ8501 d’AirAsia (Airbus A320 disparu en mer, 162 morts) ; le pire accident dans l’histoire de l’Indonésie reste celui de Garuda Indonesia en septembre 1997, quand son A300 s’était écrasé sur une colline lors de son approche de l’aéroport de Medan (234 mort).

Crash de Sriwijaya Air : identifications, indemnisations et NTSB 1 Air Journal

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Crash de Sriwijaya Air : identifications, indemnisations et NTSB 2 Air Journal

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