Les salariés de la compagnie aérienne low cost Norwegian France manifestent mercredi pour le respect de leurs droits, après l’annonce de l’arrêt des vols long-courrier y compris au départ de Roissy.

« Très inquiets pour leur situation et face au silence persistant de leur direction », les salariés français de la spécialiste norvégienne du vol pas cher, dont les opérations long-courrier ont cessé le mois dernier y compris au départ de l’aéroport de Paris-CDG, appellent à manifester le 24 février 2021 à Paris, à partir de 11h00 place des Ternes. Une procédure de liquidation judiciaire devra être prononcée en France et tous les salariés vont perdre leur emploi, soit 145 pilotes, 136 hôtesses de l’air et stewards et cinq membres du personnel administratif, rappelle le SNPL dans un communiqué, la base de Norwegian en France n’opérant que des vols LC et étant donc « condamnée à disparaitre ».

Les représentants du SNPL Norwegian appellent, avec l’ensemble des membres du CSE de Norwegian France et comme le SNPNC-Norwegian, « tous les salariés à venir exprimer leurs inquiétudes face au comportement et aux silences de la direction de la compagnie en France, et à participer massivement à la manifestation » organisée demain non loin de l’Ambassade de Norvège.

Les salariés veulent aussi alerter de la situation des employés de « la compagnie aérienne NAR France, société qui fait partie du montage structurel et opérationnel de la compagnie Norwegian, basée à Oslo en Norvège, mais qui est une succursale de la Société NAR Irlande ». Leur situation est « critique car si Norwegian France fait partie structurellement et opérationnellement de la compagnie “mère” basée à Oslo en Norvège, elle dépend cependant, par un montage juridique, de la Société Norwegian Irlande », souligne le syndicat. Les salariés français « se retrouvent ainsi démunis » car la direction « est invisible et silencieuse, et se retranche derrière les liquidateurs  désignés par un tribunal irlandais, et peu au fait de la législation sociale française ».

Il semble évident pour le syndicat que Norwegian « souhaite se débarrasser de sa masse salariale long-courrier, mais aussi tout mettre en œuvre pour échapper aux paiements des indemnités de licenciement et aux autres règles du droit du travail français ». Pourtant, depuis le début de la crise sanitaire en mars dernier, Norwegian France a obtenu l’agrément lui permettant de bénéficier du dispositif d’activité partielle pour la totalité des salariés placée à 100% d’inactivité. La low cost ayant reçu plusieurs millions d’euros de subventions publiques dans ce cadre depuis mars 2020, le SNPL appelle également solennellement le gouvernement à « avoir un œil très attentif à cette procédure de liquidation, afin de s’assurer que Norwegian remplira bien toutes les obligations qui lui incombent envers ses employés français ».

Depuis l’annonce de fermeture du secteur long-courrier par la low cost, le SNPL n’a cessé en outre de saisir la justice pour contester la plus grande partie des mesures prises par la direction pendant cette période. Mais « malgré de premières victoires juridiques », la direction de Norwegian « reste aux abonnés absents, ce qui semble confirmer son intention de continuer à bénéficier du système social français, au travers de l’activité partielle ou bientôt au travers de l’AGS (Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés) ».

Le SNPL Norwegian souhaite que tout soit mis en œuvre pour que Norwegian France comme l’ensemble du groupe assument enfin leurs responsabilités vis-à-vis de leurs salariés français. Ses représentants « sont mobilisés et resteront vigilants tout au long de la procédure ainsi engagée afin que toutes les règles applicables en France soient respectées », conclut le communiqué.

Rappelons que le conseil d’administration de Norwegian Air Shuttle a annoncé le 14 janvier aux autorités boursières d’Oslo un « plan indicatif » d’actions qui devraient lui permettre de sortir des procédures de protection contre les créanciers en Irlande (où sont basées plusieurs filiales), et de processus de restructuration au cours du premier trimestre. Et ce après avoir affiché un trafic en baisse de 81% l’année dernière, en raison de la pandémie de Covid-19, la compagnie aérienne étant en outre placée depuis décembre sous la protection de la loi sur les faillites dans son pays d’origine.

La low cost norvégienne compte désormais se concentrer sur son activité de base dans les pays nordiques, en exploitant un réseau européen court-courrier uniquement avec des monocouloirs. Dans ces circonstances, une activité long-courrier « n’est pas viable » pour Norwegian, et ne se poursuivra donc pas. « Si le plan est couronné de succès et accepté », elle devrait initialement détenir jusqu’à 50 Boeing 737 (détenus et loués) « opérant principalement en Norvège et dans les pays nordiques » et entre la Scandinavie et « l’Europe continentale ». Le nombre d’avions pourrait remonter à 70 en 2022, alors que sa flotte compte actuellement 70 737-800 et 18 des 110 737 MAX 8 initialement attendus (plus les 10 787-8 et 29 787-9 d’avant la crise, dont une partie déjà revendus). La commande de 30 Airbus A321LR n’a pas été mentionnée.

Norwegian France : les salariés manifesteront demain 1 Air Journal

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