La compagnie aérienne Air France a confirmé mardi matin qu’elle suspendait jusqu’à nouvel ordre le survol de la Biélorussie, suite à l’incident qui a vu un vol de Ryanair détourné vers Minsk pour permettre l’arrestation d’un journaliste d’opposition.

Dans un court communiqué ce 25 mai 2021, la compagnie nationale française explique avoir « pris connaissance des conclusions du Conseil européen », et suspend en conséquence « jusqu’à nouvel ordre le survol de l’espace aérien (bélarusse) par ses appareils. Les appareils déjà en route verront leur plan de vol modifié », précise Air France sans préciser quels avions sont concernés. Hier par exemple, son Boeing 777-300ER F-GZND à destination de Seoul-Incheon avait survolé plus au nord la Lituanie avant de continuer sa route vers la Corée du Sud. Rappelons qu’elle ne dessert pas l’aéroport de Minsk.

Air France « suit en permanence l’évolution de la situation géopolitique des territoires desservis et survolés par ses appareils et applique strictement la règlementation », a-t-elle précisé. La compagnie de l’alliance SkyTeam suit donc sans surprise l’exemple des KLM, Lufthansa, British Airways, Singapore Airlines ou autres airBaltic, qui ont aussi annoncé l’évitement de l’espace aérien bélarusse. La nuit dernière, le Secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Djebbari avait déclaré sur les réseaux sociaux avoir demandé à tous les transporteurs français d’en faire de même.

Au moment de la rédaction, seuls quelques avions survolaient la Biélorussie selon Flightradar24, dont ceux d’Air China entre Pékin et Milan, de S7 Airlines entre Moscou et Kaliningrad, de Corendon Air entre Antalya et Tallinn, et pour le fret ceux de Korean Air Cargo (Séoul – Vienne), d’Air China Cargo (Chengdu – Amsterdam) et d’AirBridgeCargo (Leipzig – Moscou).

Le Conseil européen a appelé hier soir les compagnies aériennes basées en Europe « d’éviter le survol de la Biélorussie », et à l’adoption des « mesures nécessaires pour interdire le survol de l’espace aérien de l’UE par les compagnies biélorusses et leur accès aux aéroports » du Vieux continent.

Cinq passagers du vol FR4978 de Ryanair entre Athènes et Vilnius, « dérouté » sous de faux prétextes dimanche vers l’aéroport de Minsk (une alerte à la bombe au nom du Hamas selon la dernière version officielle), n’auraient finalement pas pu reprendre leur trajet depuis la capitale biélorusse selon le gouvernement de Lituanie, dont le journaliste d’opposition Roman Protasevich et l’étudiante Sofia Sapega qui voyageait avec lui. Leur libération immédiate figure en tête de la déclaration adoptée par le Conseil européen dans la soirée de lundi, qui contient également un appel à une enquête urgente de l’OACI sur cette incident « sans précédent et inacceptable » ; l’organisation onusienne se réunira jeudi pour examiner une éventuelle violation de la Convention de Chicago, mais n’a aucun pouvoir de régulation.

Air France ne survolera plus la Biélorussie 1 Air Journal

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