Le parlement indonésien s’est opposé à toute velléité de laisser la compagnie aérienne Garuda Indonesia se placer en redressement judiciaire ou être liquidée, malgré l’impact comme chez toutes ses rivales d’Asie du Sud-est de la pandémie de Covid-19.

Après l’acceptation du plan de redressement de Thai Airways et les prêts bancaires à Vietnam Airlines, c’est au tour de la compagnie nationale indonésienne d’être l’objet de rumeurs d’une possible faillite. Basée à l’aéroport de Jakarta-Soekarno Hatta, la compagnie nationale a en effet de nouveau différé le paiement d’un « sukuk » de 500 millions de dollars (obligation sans intérêt), et son CEO Irfan Setiaputra a annoncé au parlement que la perte annuelle pour 2020 s’élèvera à 2 milliards de dollars (sa pire depuis 2005), alors qu’en 2019 elle était bénéficiaire à hauteur de 6,9 millions de dollars. Elle dépenserait encore entre 70 et 100 millions de dollars par mois, principalement pour le leasing de ses avions, avec une dette ayant désormais dépassé les 4,6 milliards de dollars.

Le CEO de Garuda Indonesia a évoqué devant le Parlement une mise en redressement judiciaire afin de renégocier cette dette, il a souligné que la procédure pourrait accélérer les négociations avec les créditeurs – mais en cas d’échec aboutir à une faillite. « Garuda doit avoir un plan solide parce que… les créanciers doivent être convaincus que s’ils sacrifient leurs créances, ils savent que Garuda durera plus longtemps », a-t-il déclaré, les parlementaires s’opposant à toute idée de disparition.

Un plan de restructuration sur cinq ans, évoqué le mois dernier, a été présenté au Parlement par la compagnie de l’alliance SkyTeam : elle n’opèrerait plus que 66 avions l’année prochaine (contre 142 avant la crise sanitaire), vingt appareils ayant déjà été rendus à leurs propriétaires et sept autres étant en cours de négociation selon le vice-CEO Dony Oskaria cité par Nikkei. Garuda mise sur une reprise en milieu d’année 2022, qui devrait la voir revenir à l’équilibre et limiter la casse sociale : 2300 postes ont déjà été supprimés sur les 7800 qu’elle comptait avant la crise.

Les choses ne vont pas mieux côté réseau : en juin, Garuda Indonesia opère 59 routes domestiques et 14 internationales, soit 73 lignes à comparer aux 101 de l’année dernière et 111 en 2019. « Nous avons arrêté des routes parce qu’elles étaient déficitaires, y compris les vols internationaux », a souligné le CEO ; et dès le mois de juillet, ce sont celles vers Melbourne et Perth qui seront suspendues en plus de la liaison vers Osaka. « Nous continuerons à passer en revue trois routes, à savoir Amsterdam, Kuala Lumpur et Sydney. Et nous avons déjà commencé à réduire Singapour », a-t-il ajouté.

Non Garuda Indonesia ne fera pas faillite 1 Air Journal

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