La grève de cinq jours des personnels des aéroports à Paris-CDG et Orly qui débute jeudi  pourrait entrainer des retards mais a priori pas d’annulation de vol, espère le PDG d’ADP.

Deuxième mouvement social lancé par les syndicats d’ADP depuis la mi-juin, l’appel à la grève du 1er au 5 juillet 2021 – en plein grands départs en vacances – a été lancé par tous les représentants du personnel au sol, CFE-CGC, CGT, UNSA SAPAP, CFDT et FO. Selon Augustin de Romanet, PDG d’Aéroports de Paris interrogé sur RTL, les conséquences seront « limitées » pour les voyageurs. Il promet de tout faire pour que la grève « ne vous empêche pas de partir » : « la fluidité sera peut-être moins grande mais nous ferons tous nos efforts pour qu’aucun avion ne soit annulé », juste « tout au plus retardé ».

ADP a vécu en raison de la pandémie de Covid-19 selon son dirigeant « un sinistre comme jamais nous n’avions connu dans l’histoire des aéroports », avec une « baisse de  80% du chiffre d’affaires » (les aéroports parisiens ont perdu les deux-tiers de leur trafic l’année dernière, le groupe ADP affichant globalement pour 2020 un chiffre d’affaires réduit de moitié mais un EBITDA toujours positif à +168 millions d’euros (-90,5%). M. de Romanet a souligné que les discussions se poursuivent avec les salariés, dont il souhaite « un effort de solidarité, avec une ligne rouge, pas de licenciements contraints », puisque les seules autres pistes possibles pour compenser ces pertes sont un effort des contribuables ou des passagers.

Les syndicats entendent protester avec ces grèves contre le plan d’adaptation des contrats de travail (PACT), qui doit entraîner des baisses des revenus dans le cadre des conséquences de la crise sanitaire. Selon ADP, PACT prévoit de supprimer certaines primes qui vont conduire à ce que d’ici 2023, un certain nombre de personnes pourraient « perdre entre 1, 2, 7% au maximum de leur rémunération ». Les baisses de salaires seront compensées au-delà de 7%, a promis Augustin de Romanet, affirmant que « 88% de nos collaborateurs ne perdront pas plus de 4% » de leur revenus.  Faux selon les organisations représentatives des salariés, qui évoquent des baisses de revenus pouvant aller jusqu’à « un mois de salaire » et des mobilités géographiques contraintes ; en cas de refus, les employés s’exposent à un licenciement dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) que les syndicats contestent également.

Rappelons qu’en décembre dernier, les syndicats avaient signé un accord pour une rupture conventionnelle collective (RCC) aboutissant à 1150 départs, dont 700 non remplacés. 

Grève ADP jeudi : des retards mais pas d’annulations ? 1 Air Journal

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