La grève lancée par les syndicats du personnel au sol hier dans les deux aéroports parisiens, Roissy et Orly, a entrainé des retards de 15 minutes en moyenne sur les vols de la matinée. Les perturbations pourraient augmenter en ce weekend de grands départs en vacances.

L’accès aux terminaux des aéroports de Paris-Charles de Gaulle et Orly a été perturbé par des manifestations le 1er juillet 2021, premier des cinq jours de grève annoncés par les syndicats d’ADP. Si le PDG Augustin de Romanet prévoyait un impact limité sur les voyageurs, les « opérations de filtrage » des passagers à l’intérieur des terminaux ont tout de même entrainé pour les compagnies aériennes des retards de 15 minutes en moyenne dans la matinée. La direction a reconnu selon Le Figaro qu’Orly était la plateforme la plus affectée, avec en particulier deux départs vers Fort-de-France en Martinique et Cayenne en Guyane retardés de 45 minutes.

La situation s’est améliorée hier après-midi, mais les syndicats n’entendent pas relâcher la pression ce vendredi ; la CGT et la CFE-CGC rejoignent ce matin l’UNSA SAPAP, dont le secrétaire général Laurent Garssine a déclaré dans le quotidien qu’après de premières actions « très bien réussies », « nous ne lâcherons rien ». De nouvelles manifestations sont annoncées aujourd’hui, ADP recommandant toujours aux passagers d’anticiper leur arrivée, et les syndicats prévoient une mobilisation encore plus importante samedi et dimanche.

Rappelons que les syndicats entendent protester avec ces grèves contre le plan d’adaptation des contrats de travail (PACT), qui doit entraîner des baisses des revenus dans le cadre des conséquences de la crise sanitaire. Selon ADP, PACT prévoit de supprimer certaines primes qui vont conduire à ce que d’ici 2023, un certain nombre de personnes pourraient « perdre entre 1, 2, 7% au maximum de leur rémunération ».

Les baisses de salaires seront compensées au-delà de 7%, a promis Augustin de Romanet, affirmant que « 88% de nos collaborateurs ne perdront pas plus de 4% » de leurs revenus. Faux selon les organisations représentatives des salariés, qui évoquent des baisses de revenus pouvant aller jusqu’à « un mois de salaire » et des mobilités géographiques contraintes ; en cas de refus, les employés s’exposent à un licenciement, dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) que les syndicats contestent également. En décembre dernier, ils avaient signé un accord pour une rupture conventionnelle collective (RCC) aboutissant à 1150 départs, dont 700 non remplacés. 

En face, la direction d’ADP estime indispensables ces nouvelles mesures d’économie, la pandémie de Covid-19 étant selon son dirigeant « un sinistre comme jamais nous n’avions connu dans l’histoire des aéroports », avec une « baisse de  80% du chiffre d’affaires ». Les aéroports parisiens ont perdu les deux-tiers de leur trafic l’année dernière, le groupe ADP affichant globalement pour 2020 un chiffre d’affaires réduit de moitié mais un EBITDA toujours positif à +168 millions d’euros (-90,5%).

Grève ADP : pas trop de retards… pour l’instant ? 1 Air Journal

©Zoo Studio/ADP