La compagnie aérienne Etihad Airways a de nouveau justifié la sortie de flotte de ses Airbus A380, estimant que le superjumbo n’a « tout simplement plus de sens économique ». Même si son dirigeant aimerait les voir voler de nouveau, si c’est rentable.

Ayant dès l’année dernière cloué au sol ses dix A380 en raison du quasi-arrêt des voyages internationaux, puis confirmé en avril dernier qu’ils ne reprendraient pas du service, la compagnie nationale des Emirats Arabes Unis a de nouveau expliqué les raisons de sa décision. Interrogé par Simple Flying, le CEO Tony Douglas a rappelé que l’appareil « n’a tout simplement plus de sens économique », alors que la reprise des vols internationaux reste bridée par les restrictions de voyage. D’autant que la compagnie basée à l’aéroport d’Abou Dhabi a décidé de retirer également de sa flotte les Boeing 777-300ER d’ici la fin de l’année pour devenir plus agile. Mais « vous ne dites jamais jamais dans la vie, sur à peu près n’importe quel sujet », a souligné le dirigeant d’Etihad Airways selon qui « rien ne nous donnerait plus de satisfaction » qu’un retour en service du superjumbo.

Cela n’arrivera bien sûr que si « les grandes routes épaisses reviennent après la pandémie, si le volume c’est-à-dire les coefficients d’occupation reviennent à un niveau élevé, mais surtout (…) si le rendement du billet revient » : alors seulement il serait viable économiquement de les redéployer. Etihad Airways n’est pas « un organisme caritatif », rappelle Tony Douglas, qui devrait servir de « refuge où les A380 peuvent passer le reste de leurs jours » : comme toutes ses rivales, Etihad « doit être commerciale dans toutes les entreprises et les décisions que nous prenons ». Six superjumbos sont actuellement stockés à Teruel, et les quatre autres à Tarbes.

Ce minuscule entrebâillement de porte à un retour des A380 chez Etihad Airways va moins loin que chez la rivale régionale Qatar Airways, où le CEO Akbar al Baker avait fameusement parlé de « plus grande erreur » en mai dernier à propos de leur acquisition. Mais en juillet, il laissait entrevoir « une très petite possibilité » qu’au maximum cinq de ses dix A380 puissent retrouver le chemin de Doha. Quant à Emirates Airlines, elle disposera en novembre de 118 A380, sans aucune intention de s’en séparer.

Rappelons qu’Etihad Airways vise à la fin de l’année une flotte long-courrier dont les plus gros avions seront les 787-10 Dreamliner de 336 sièges, contre jusqu’à 402 en Triple Sept et 486 en A380. Deux des cinq A350-1000 livrés officiellement mais jamais entrés en service, sur les vingt attendus, ont rejoint Abou Dhabi pour y être aménagés, avant une possible entrée en service l’année prochaine ; aucune date n’est avancée pour la livraison des six 777-9 encore commandés. Sa restructuration de cinq ans (lancée après une perte nette de 1,28 milliard de dollars en 2018) lui permettra de poursuivre sa « transformation » et renaitre plus petite après la crise sanitaire. 

Airbus A380 : « ne dites jamais jamais » selon Etihad Airways 1 Air Journal

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