La compagnie aérienne Air France se serait engagée à rester pendant les cinq prochaines années dans le capital de sa filiale régionale HOP, où le plan de départs volontaires se passe presque trop bien.

Selon les informations de La Tribune, la compagnie nationale française « s’est engagé à se maintenir au capital et à garantir un certain niveau d’activité jusqu’en mars 2026 » chez HOP, dont la direction avait dû en avril dernier démentir toute intention de la maison-mère de faire disparaître sa compagnie régionale. La restructuration du réseau intérieur d’Air France (réduction de 40%), qui avait perdu 200 millions d’euros en 2019 dont 80 millions imputés directement à HOP et ce avant même le début de la pandémie de Covid-19, impliquait déjà pour la filiale régionale la perte de nombreuses liaisons domestiques, dont toutes celles à Orly, mais aussi de « transversales » comme Lyon – Nantes, certaines lignes étant transférées à la low cost Transavia. HOP ne conservera que deux bases dans les aéroports de Paris-CDG et Lyon, et sa flotte passera de 69 à 32 avions, uniquement des Embraer ; la réduction structurelle de la capacité du groupe devrait atteindre au moins 20% d’ici la fin de l’année prochaine par rapport aux niveaux d’avant la crise sanitaire.

Ayant finalement reçu le feu vert de l’administration en  juillet, six mois après un premier refus, le PDV-PSE (plan de départs volontaires – plan de sauvegarde de l’emploi) va plus vite que prévu chez HOP : près de 600 départs étaient actés le mois dernier sur les 1007 postes ETP devant être supprimés, souligne le quotidien. Environ 200 pilotes sur les 317 visés vont déjà quitter la compagnie, en particulier la quasi-totalité des commandants de bord. Les PNT partant chez Air France ou Transavia perdront leur ancienneté mais pas leur salaire pendant au moins deux ans, avec clause de retour chez HOP aux anciennes conditions.

Même succès du PDV chez les hôtesses de l’air et stewards de HOP, poursuit La Tribune : près de 60% des quotas de PNC (réduction d’effectifs de 286 personnes) avaient été remplis mi-septembre « en comptabilisant les départs enregistrés depuis la présentation initiale du plan en 2020 et les 130 départs actés à la suite de l’ouverture effective du PDV-PSE ». Celui-ci prévoit une. Les départs se répartissent pour l’instant assez équitablement entre ouverture de droits à la retraite et projet professionnel.

Au sol, les quotas « devraient être atteints sans difficulté », en particulier dans la maintenance où les deux tiers des salariés seraient ainsi candidats au départ. « Quelques mobilités pourraient donc s’opérer vers Air France Industries qui, après avoir mis en œuvre son propre plan de départs, cherche à reconstituer ses effectifs à Roissy », précise LA Tribune.

La revalorisation des indemnités de départs dans la deuxième mouture du PDV-PSE « n’est pas étrangère à ce succès » : les candidats au départ ont obtenu l’équivalent de deux ans de salaire, primes comprises. Mais l’autre facteur déterminant noté par les organisations syndicales interrogées par le quotidien est « le sentiment d’abattement exprimé par les salariés, personnels sol comme navigants, quant à l’avenir du transport aérien français en général et de HOP en particulier ». « C’est une toute nouvelle compagnie qui verra le jour en 2023 », assure un pilote de HOP.

L’avenir de HOP garanti jusqu’en 2026 ? 1 Air Journal

©Markus Eigenheer