L’intersyndicale de la compagnie aérienne HOP croit savoir que sa disparition en 2022 est actée par la maison-mère Air France. Ce que la direction du transporteur régional dément catégoriquement.

Dans une note interne du CSE (Comité social et économique) de la filiale régionale d’AF consultée par L’Echo Touristique, douze syndicats (CFE-CGC, CGT, CFDT, Flight Union Cockpit, SNGAF, SNPNC, SPL, UNAC, UNPNC, UNSA Aérien) ont demandé des « explications claires » à la compagnie nationale comme au ministre de l’Economie sur la pérennité de HOP, dont la réduction d’activité au profit de la low cost Transavia a déjà commencé. Notamment aux contreparties exigées par l’Europe à la recapitalisation d’Air France : Bruno Le Maire se « réjouit » selon eux du « soutien indéfectible de l’Etat envers Air France et de la recapitalisation à venir », mais « en revanche beaucoup moins, des contreparties exigées par Bruxelles en accord avec l’Etat Français, pour qui ne compte que la compétitivité sous couvert d’enjeux environnementaux. Accord ayant pour conséquence directe le sacrifice de nos emplois. La totalité des créneaux qui seront rendus à Orly étaient des lignes opérées par HOP ».

Car les syndicats indiquent avoir « eu connaissance d’un document interne d’AF, mentionnant, selon un calendrier très précis, le déploiement des A220 sur toutes les lignes court et moyen-courrier d’AF d’ici à 2024. 58 nouveaux appareils, dont la mise en service débutera en septembre 2021. Le document mentionne également la sortie progressive de la totalité des avions de la flotte HOP à partir de 2022. Cela signifierait la fermeture définitive de la compagnie HOP ! ». Les élus du personnel demandent donc « où se situe la vérité entre les discours de la Direction d’AF et ceux de la Direction de HOP ? Nous nous inquiétons et nous nous interrogeons sur la réelle volonté d’accompagner les salariés de HOP ».

Les suppressions de postes chez HOP concernent 317 pilotes et copilotes, 286 hôtesses de l’air et stewards et 404 employés au sol – soit 1007 postes d’ici fin 2022, sur les 2480 salariés que comptait la compagnie aérienne l’année dernière.

Interrogée par L’Echo Touristique, la direction de HOP a expliqué que le projet de  restructuration « vise à assurer la pérennité de l’entreprise, et il n’existe aucun plan stratégique qui aboutirait à sa disparition. HOP! a bien un avenir, confirmé au plus haut niveau du Groupe Air France, fondé sur des opérations menées depuis les hubs de Paris-Charles de Gaulle et Lyon avec une flotte plus réduite, de 32 appareils ».

Rappelons que la restructuration du réseau intérieur d’Air France (réduction de 40%), qui avait perdu 200 millions d’euros en 2019 dont 80 millions imputés directement à HOP et ce avant même le début de la pandémie de Covid-19, impliquait déjà pour la filiale régionale la perte de nombreuses liaisons domestiques, dont toutes celles à Paris-Orly, mais aussi des « transversales » comme Lyon – Nantes, certaines lignes étant en outre transférées à la low cost Transavia. HOP ne conservera que deux bases à Roissy et Lyon, et sa flotte passera de 69 à 32 avions, uniquement des Embraer ; la réduction structurelle de la capacité du groupe devrait atteindre au moins 20% d’ici la fin de l’année prochaine par rapport aux niveaux d’avant la crise.

HOP : la disparition en 2022 actée par Air France ? 1 Air Journal

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