La nouvelle compagnie aérienne Air Congo, un partenariat entre la République Démocratique du Congo et Ethiopian Airlines, devrait lancer ses opérations d’ici le deuxième trimestre 2022, avec une flotte de sept avions.

Dévoilé en octobre par le ministre des Transports de la RDC, le projet de nouvelle compagnie nationale se précise un peu plus. Pas de détail sur le réseau ou le type d’avion opéré par Air Congo, qui serait basée à l’aéroport de Kinshasa-N’djili, mais le lancement des opérations est prévu « au premier trimestre de l’année prochaine ou au début du second », a déclaré le ministre Chérubin Okende selon actualité.cd. Les lignes intérieures seront une priorité, a-t-il cependant précisé, car les coefficients d’occupation des avions actuels ont « dépassé le 95%. Partout, il y a des passagers qui sont débarqués. La demande est exponentielle, mais l’offre est décadente ». Selon le ministre, les sept avions initialement opérés par Air Congo pourraient devenir « jusqu’à 15, le trafic est porteur ». Le lancement d’Air Congo va également soutenir la décision du Chef de l’Etat « sur la réduction des tarifs », a ajouté le ministre.

Et il justifie la coexistence prévue avec l’actuelle Congo Airways, avec qui la nouvelle compagnie pourrait avoir une « coopération commerciale », par le fait que de nombreux pays ont plusieurs transporteurs majeurs : « l’Afrique du Sud à au moins quatre et les USA au moins six compagnies nationales. Il n’y aura aucun effet pervers, bien au contraire ». Un sentiment peu partagé par certains activistes, qui parlent de « chimère » alors que Congo Airways n’est pas rentable.

La RDC ne compte cependant qu’une cinquantaine d’aéroports « alors qu’il a un potentiel pour abriter plus de 200 aéroports, aérodromes et pistes d’atterrissages afin d’arriver à un désenclavement du pays par voie aérienne », a souligné Chérubin Okende pour qui ce développement devrait être basé sur une « approche public-privé ». 

Air Congo devrait aussi proposer des lignes internationales « immédiatement, là où on n’a aucune restriction due à la liste noire » (toutes les compagnies de RDC sont sur celle de l’Union européenne). Un audit de l’OACI est d’ailleurs prévu l’année prochaine. Et Ethiopian Airlines, qui en détiendra 49%, apportera son expertise dans des domaines tels que la maintenance ou la formation.

 

Le nom d’Air Congo est « très symbolique » selon le ministre des Transports, qui rappelait en octobre que c’était le nom de « la première compagnie aérienne d’Afrique ; Air Congo avait une flotte que personne d’autre en Afrique ne pouvait détenir ; Air Congo a une grande réputation de n’avoir jamais connu des crashs et d’avoir opéré le trafic aérien dans des conditions optimales de sécurité et de sûreté ; Air Congo a vu le Léopard volant pour défier le monde entier ».

Rappelons que Congo Airways, opérationnelle depuis 2015 et qui s’est récemment alliée à Kenya Airways, avait été créée sur les cendres de LAC (Lignes aériennes congolaises), dont la faillite remonte à 2003. Le président de RDC Félix Tshisekedi attend d’ailleurs un « rapport succinct » sur l’état des lieux de la liquidation.

RDC : le décollage d’Air Congo se précise 1 Air Journal

Kinshasa ©Bundeswehr