Le gouvernement britannique a à son tour décidé de prolonger durant la prochaine saison estivale les exceptions à la règle en ce qui concerne l’utilisation des créneaux de décollage et d’atterrissage. Mais le minimum retenu est à 70%, plus élevé que dans l’Union européenne.

Les indignations du groupe Lufthansa, « forcé d’opérer des vols à vide » (et la réponse sarcastique de Ryanair), ou la demande d’Air France-KLM à cause du taux de 64% annoncé par la Commission européenne pour la saison estivale 2022 (au lieu des 80% habituels), pourraient faire pâle figure par rapport à ce qui se passe outre-Manche. Au lieu d’imiter l’UE comme c’est le cas depuis le Brexit, Londres a décidé de frapper plus fort : à partir du 27 mars et jusqu’à la fin octobre, 70% des slots  ou créneaux aéroportuaires devront être utilisés par les compagnies aériennes, sous peine de les perdre pour la saison suivante.

Dans un communiqué de ce 24 janvier, le gouvernement britannique précise que les compagnies aériennes devront utiliser leurs créneaux 70% du temps pour les conserver, mais « bénéficieront également d’une flexibilité accrue quant au moment où elles sont justifiées de ne pas les utiliser, par exemple lorsqu’un marché est pratiquement fermé ». Si cet allégement n’était pas fourni, le seuil d’utilisation reviendrait par défaut à 80:20 « sans flexibilité supplémentaire en cas de non-utilisation justifiée, ce qui augmenterait le risque de vols fantômes ». Le passage de 50% à 70% « soutiendra davantage » la reprise du secteur aéronautique après la pandémie de Covid-19, alors que les voyages aériens « reviennent à des niveaux normaux ». Et d’expliquer : la décision vise à équilibrer « la nécessité d’un soutien continu aux finances du secteur de l’aviation », en offrant aux compagnies aériennes suffisamment de flexibilité pour s’adapter à l’évolution des restrictions et des préoccupations concernant les nouveaux variants, « tout en garantissant que les créneaux horaires sont utilisés là où la demande le permet ».

Comme pour la saison hivernale en cours, la règle des slots couvrira les situations où les restrictions liées à la crise sanitaire à chaque extrémité d’un itinéraire « entraînent une forte réduction de la demande » ; mais l’été prochain, il ne sera plus nécessaire pour la compagnie aérienne de « démontrer que les mesures étaient imprévisibles » : elle n’aura donc plus à choisir entre effectuer des vols fantômes « préjudiciables à l’environnement » et perdre ses droits de créneaux historiques là où les marchés restent fermés en raison des restrictions de voyage, « tout en protégeant la connectivité à long terme ». Le gouvernement cite comme exemple de bonne raison la mise en place par un pays de quarantaine en hôtels, la fermeture des hôtels ou celle des restaurants pour cause de Covid-19.

Le secrétaire aux Transports, Grant Shapps, a déclaré : « quitter l’UE nous a permis de reprendre le contrôle de nos règles sur les créneaux aéroportuaires, nous donnant une plus grande flexibilité pour équilibrer les besoins de notre magnifique industrie aéronautique face à la pandémie. L’extension d’aujourd’hui marque un pas vers des règles normales, aidant le secteur à se redresser et à se développer à mesure que les voyages reviennent tout en le protégeant contre toute incertitude future ». Pour le ministre de l’aviation Robert Courts, les allègements de la règle d’utilisation des créneaux horaires ont été accordés depuis le début de la pandémie « pour assurer la stabilité financière du secteur et empêcher les vols fantômes préjudiciables à l’environnement. Alors que la demande de vols revient, il est juste que nous revenions progressivement aux règles précédentes tout en veillant à continuer à fournir au secteur le soutien dont il a besoin ».

Créneaux d’aéroport : c’est encore plus dur au Royaume Uni 1 Air Journal

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