Une usine d’Antonov près de Kiev a été bombardée dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, où le Président Vladimir Poutine a signé un texte de loi permettant la saisie des avions pris en leasing à l’étranger, et de les réenregistrer comme détenus par les compagnies aériennes du pays.

Après la destruction de l’unique An-225 Mriya en service, le sort d’un deuxième exemplaire inachevé reste incertain, le constructeur ukrainien étant toujours une cible pour les troupes russes ayant envahi le pays : ses installations près de Kiev, et particulièrement l’usine Antonov Serial Production (ex-AVIANT) ont été bombardées le 14 mars 2022, faisant selon les autorités locales deux morts et sept blessés. L’usine produisait entre autres les avions de transport de passagers régionaux An-140, An-148 et An-158 jusqu’en 2018, ces deux derniers modèles étant cloués au sol en Russie comme à Cuba suite au crash de Saratov Airlines.

Le président russe Vladimir Poutine a de son côté signé lundi une loi permettant aux compagnies aériennes russes de conserver les avions loués chez des sociétés de leasing étrangères, et de les utiliser sur les routes domestiques – les seules encore opérées à quelques exceptions près. Soit environ 515 appareils au total, d’une valeur estimée à 10 milliards de dollars, que les bailleurs devaient récupérer avant le 28 mars dans le cadre des sanctions prises contre la Russie. Cette loi « vise à préserver la flotte d’avions étrangers avec des opérateurs russes à des fins de bon fonctionnement de l’aviation civile dans le cadre de mesures anti-sanctions », souligne le texte.

Le groupe Aeroflot et les S7 Airlines, UTair, Red Wings ou autres Nordwind pourront donc continuer à faire voler tous leurs Airbus et Boeing, du moins jusqu’à ce que le manque de pièces détachées clouent ces avions au sol. Dans le même temps, Cirium note une hausse vertigineuse du nombre de vols programmés en Sukhoi SSJ100 par les compagnies russes, en particulier Rossiya qui en possède désormais 66 sur les cent attendus.

Cette loi intervient alors que les Bermudes (un territoire britannique) ont suspendu « provisoirement » dimanche les certificats de navigabilité de tous les avions détenus par des Russes (900 environ au total, dont 740 avions commerciaux). La BCAA explique que les sanctions occidentales et la situation l’empêchent de vérifier la navigabilité des aéronefs inscrits à son registre (immatriculés VP-B* et VQ-B*). Lundi, on estimait à 180 le nombre d’avions désormais réinscrits en Russie (RA-*), y compris ceux produits en Occident pour Aeroflot, Rossiya, la low cost Pobeda ou UTair.   

Guerre en Ukraine : Antonov bombardé, avions étrangers en Russie 1 Air Journal

©Boeing