Le rachat de la compagnie aérienne Air Europa par le groupe IAG, qui compte déjà dans ses rangs British Airways, Aer Lingus et surtout les espagnoles Iberia, Vueling et Level, pourrait prendre au moins 18 mois. Mais il teste sur les rails, malgré des annonces contradictoires ces dernières semaine.

S’exprimant lors de l’événement “Wake Up Spain” le 6 avril 2022 à Madrid, le CEO D’IAG Luis Gallego est revenu sur l’acquisition de la compagnie privée espagnole, annoncé depuis novembre 2019. « Nous devons décider d’un calendrier pour prendre 100%, mais je pense que cela prendra au minimum 18 mois », a déclaré le CEO qui a obtenu une exclusivité d’un an sur toute vente. Le dirigeant n’est pas revenu sur le prix qu’il paiera pour s’emparer d’Air Europa – initialement 1 milliard d’euros mais réduit de moitié en janvier 2021 au regard des conséquences de la pandémie de Covid-19, mais a confirmé qu’il faudra de toute façon obtenir le feu vert du régulateur européen de la concurrence (qui a lancé en juin dernier une enquête approfondie).

 

En décembre dernier, IAG avait suspendu sa tentative de rachat de la compagnie de l’alliance SkyTeam, officieusement pour éviter un veto européen. Mais quelques jours plus tard, le groupe soutenait ne pas avoir renoncé « à un rapprochement sous une autre forme » avec le transporteur basé à l’aéroport de Madrid-Barajas et détenu par Globalia (à qui 75 millions de dollars avaient été versés pour rupture de contrat). Et il y a quinze jours, IAG accordait à Air Europa un prêt de 100 millions d’euros « pouvant être converti en prise de participation de 20% ».

« Nous restons convaincus de l’importance stratégique de cet accord pour le développement et la compétitivité du hub de Madrid. Depuis que nous avons entamé des négociations, le monde a changé. Cet accord nous laissera le temps d’évaluer en exclusivité des structures alternatives susceptibles d’intéresser les deux entreprises. et offrent des avantages significatifs à leurs clients, employés et actionnaires », a déclaré Luis Gallego.

Rappelons qu’au début de cette tentative d’acquisition, IAG mettait alors en avant les avantages attendus à commencer par transformer l’aéroport de Madrid en hub « rival des Londres-Heathrow, Paris-CDG, Amsterdam-Schiphol et Francfort » ; ré-établir IAG comme leader sur « le marché attractif entre l’Europe, l’Amérique latine et les Caraïbes » ; et « offrir de potentielles synergies significatives en termes de coûts et de revenus », tout en offrant aux passagers des « bénéfices significatifs » en termes de choix, de flexibilité des horaires et d’utilisation du programme de fidélité Avios.

Rachat d'Air Europa : pas avant 18 mois selon IAG 1 Air Journal

©AJ/IAG/Boeing