La guéguerre entre l’aéroport de Londres-Heathrow en la compagnie aérienne Emirates Airlines a été mise en pause, la seconde acceptant de limiter jusqu’à mi-aout la vente de billets au départ de la plateforme britannique – mais n’annulant aucun des vols programmés.

Le 14 juillet 2022, la compagnie basée à l’aéroport de Dubaï publiait un communiqué cinglant envers la direction du premier aéroport du Royaume-Uni, suite à la décision de ce dernier de limiter ses capacités  à 100.000 passagers par jour jusqu’au 11 septembre (une baisse d’environ 4% de l’offre programmée). Des déclarations qui ont fait leur effet, puisque deux jours plus tard les deux partenaires-ennemis annonçaient une trêve.

Dans un communiqué commun daté du 16 juillet, le président d’Emirates Airlines Sir Tim Clark et le CEO d’Heathrow John Holland-Kaye ont déclaré avoir « tenu une réunion constructive ce matin. Emirates a convenu que la compagnie aérienne était prête et disposée à travailler avec l’aéroport pour remédier à la situation au cours des 2 prochaines semaines, pour maintenir l’équilibre entre la demande et la capacité et offrir aux passagers un voyage fluide et fiable à travers Heathrow cet été ».

Emirates « a plafonné les ventes supplémentaires sur ses vols au départ d’Heathrow jusqu’à la mi-août pour aider Heathrow à augmenter ses ressources, et s’efforce d’ajuster sa capacité. En attendant, les vols Emirates au départ d’Heathrow fonctionnent comme prévu et les passagers munis d’un billet peuvent voyager comme prévu », conclut le communiqué.

Pas d’excuses de part et d’autres donc, ni de mention des accusations de la compagnie émiratie selon qui Londres-Heathrow l’a « menacée de poursuites judiciaires pour non-conformité », ou celle conernant la direction de LHR qui a « choisi de ne pas agir, de ne pas planifier, de ne pas investir. Désormais confrontés à une situation d’”airmageddon” en raison de leur incompétence et de leur inaction, ils font supporter tout le fardeau aux compagnies aériennes et aux voyageurs ». 

Le nœud du problème réside selon Emirates « dans les services et systèmes centraux qui relèvent de la responsabilité de l’exploitant de l’aéroport » – qui savait depuis octobre 2021 et le rétablissement de la sixième rotation en Airbus A380 que les coefficients d’occupation étaient très élevés. « Nos exigences opérationnelles ne peuvent pas surprendre l’aéroport », et tous les vols sont « complets pour les prochaines semaines, y compris dans d’autres aéroports de Londres et sur d’autres compagnies aériennes » (Emirates dessert également Gatwick, et reviendra à Stansted le mois prochain).

Emirates s’agaçait aussi sur le principe proposé de déplacer certaines opérations passagers vers d’autres aéroports britanniques : « dans un délai aussi court, ce n’est pas réaliste. S’assurer que le sol est prêt à gérer et à faire tourner un avion long-courrier gros porteur avec 500 passagers à bord n’est pas aussi simple que de trouver une place de parking dans un centre commercial »…

Trêve déclarée entre Heathrow et Emirates 1 Air Journal

©LHR Airports Ltd.