L’antépénultième 747 produit par Boeing est sorti de la ligne d’assemblage final, un 747-8F destiné à la compagnie aérienne Atlas Air comme les deux derniers.

Le 747-8F LN1572 a été photographié de nuit sans sa livrée finale le 1er aout 2022 à Seattle, l’appareil étant destiné comme les deux derniers à Atlas Air Worldwide Holdings. La précédente livraison d’un 747 avait eu lieu début juin, les deux derniers exemplaires construits devant lui être livrés d’ici octobre prochain, en tout cas avant la fin de l’année – date à laquelle plus aucun 747 ne sortira de la FAL d’Everett, mettant fin à l’aventure du quadriréacteur qui a révolutionné le long-courrier dans les années 70.

En janvier 2021, la compagnie cargo américaine passait commande de quatre 747-8F, s’ajoutant aux dix déjà possédés (dont deux opérés pour Qantas) ; il s’agissait des avions auparavant annulés par Volga-Dnepr. Le premier (immatriculé N860GT) a décollé le 2 juin 2022 de Paine Field à destination de Séoul puis de l’aéroport de Hong Kong, où il est opéré par Atlas Air pour le compte de Cainiao, la branche logistique du groupe Alibaba.

Le 747-8F a accumulé 107 commandes au total, et la version passager 747-8i seulement 48 qui ont rejoint jusqu’à fin 2017 les flottes des compagnies aériennes Lufthansa, Air China et Korean Air, ainsi que celles de quelques clients VIP. Dans cette dernière liste figurent les deux exemplaires initialement destinés à la défunte compagnie russe Transaero, qui sont convertis en Air Force One pour l’usage du Président américain (la dernière « commande » pour la version passager, en 2017).

Rappelons que Boeing avait annoncé dès l’été 2020 la fin de la production de la « Reine du ciel » ; il ne reste donc aujourd’hui plus que trois exemplaires à livrer. L’avionneur avait fêté en février 2019 le cinquantième anniversaire du premier vol du 747, dont plus de 1570 exemplaires ont été livrés.

Le 747-8i avait décollé pour la première fois début 2010, deux ans après l’entrée en service de l’Airbus 380 chez Singapore Airlines. Mais comme son concurrent, il a été victime de la crise financière de 2008, puis de la conversion des compagnies aériennes à des avions plus petits et plus modernes donc plus économes, comme le 787 ou l’A350. La pandémie de Covid-19 aura accéléré la fin des deux géants du ciel, comme le résumait le patron d’Emirates Airlines. 

Boeing 747 : plus que deux… 1 Air Journal

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