La tentative par le Congrès de passer outre la date limite pour certifier les Boeing 737 MAX 7 et MAX 10 sans modification des équipements de sécurité a reçu un soutien de poids : le syndicat représentant les pilotes de la plus grande compagnie aérienne low cost au monde, Southwest Airlines, se prononce en particulier en faveur de la commonalité de cockpit dans les monocouloirs de sa flotte.

Alors que le syndicat de pilotes APA chez American Airlines s’est prononcé contre, son homologue SWAPA (Southwest Airlines Pilotes Association) chez la spécialiste du vol pas cher Sa fait le choix contraire : le président du syndicat Casey Murray a expliqué dans les colonnes du Seattle Times le 7 octobre 2022 avoir fait du lobbying en faveur de cette exemption, expliquant que les quelque 10.000 pilotes de la low cost préféraient un cockpit commun à toutes les version du 737 MAX. Southwest opère déjà 104 737-8 sur une flotte de 748 monocouloirs (les autres sont 436 737-700 et 207 737-800) et elle attend 252 MAX 8 supplémentaires, ainsi que 192 MAX 7 (114 espérés cette année, mais une ‘portion’ reportée à 2023, estimait-elle dès juillet dernier lors de la présentation de ses résultats).

Décrivant le 737 MAX comme « l’un des avions les plus sûrs à avoir jamais volé », le président de SWAPA a déclaré que le changement du poste de pilotage des nouvelles versions « pourrait dérouter les pilotes qui basculent régulièrement d’un modèle à l’autre ». Et affecter la rapidité de ses opérations : « Nos pilotes effectuent plusieurs cycles par jour. Certains de nos pilotes peuvent toucher trois ou quatre, voire cinq avions différents par jour », a ajouté Casey Murray.

Selon lui, « avoir des différences significatives entre les avions peut être source de confusion dans les moments de stress élevé ». Un argument botté en touche la semaine dernière chez American Airlines, dont le syndicat affirme que le passage d’un 757 à un 767 par exemple ne pose pas de problème particulier. Mais c’est du long-courrier, a rétorqué le patron de SWAPA.

Rappelons qu’en cas de refus de l’exemption au Congrès, Boeing serait obligé par la FAA à partir du 1er janvier prochain d’installer un système de sécurité EICAS sur tous les modèles non encore certifiés, en l’occurrence les MAX 7 et MAX 10 – ce dernier ne devant tenter d’obtenir sa certification pas avant l’été prochain selon le régulateur.

Certification des 737 MAX 7 et MAX 10 : les pilotes de Southwest pour l’exemption 2 Air Journal

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