L’Administration fédérale de l’aviation civile (FAA) a ordonné l’immobilisation temporaire de quelque 171 Boeing 737 MAX-9 à la suite de la perte spectaculaire en plein vol d’un pan entier du fuselage d’un avion de la compagnie aérienne Alaska Airlines.

La FAA exige des inspections immédiates de certains Boeing 737 MAX-9 avant qu’ils puissent reprendre leur vol“, a déclaré hier son administrateur Mike Whitaker. La directive concerne les modèles “avec la porte du milieu bouchée“, selon le document publié sur le site de la FAA. Il s’agit d’une porte condamnée et masquée par une cloison qui ne laisse apparaître qu’un hublot, une configuration que propose Boeing aux clients qui le demandent.

Dès vendredi soir, Alaska Airlines a cloué au sol ses Boeing 737 MAX-9 après l’incident qui a provoqué l‘atterrissage d’urgence de l’un de ses appareils avec 177 personnes à bord à Portland, aux États-Unis. “Après l’événement survenu sur le vol 1282, nous avons décidé par mesure de précaution de maintenir au sol temporairement notre flotte de 65 appareils Boeing 737-9“, a annoncé le patron de la compagnie aérienne américaine, Ben Minicucci. “Chaque appareil ne sera remis en service qu’après l’achèvement d’une maintenance et d’inspections de sécurité complètes“, a-t-il ajouté, estimant que cela prendrait quelques jours.

La FAA a expliqué sur le réseau social X (ex-Twitter) que le vol 1282 avait décollé de l’aéroport international de Portland dans l’Oregon (nord-ouest) vendredi vers 17H00, heure locale, soit 01H00 GMT samedi, avant de revenir à son point de départ pour atterrir en toute sécurité après le signalement par l’équipage d’un “problème de pressurisation“. Des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré un trou béant sur le côté du 737 MAX-9, derrière l’aile gauche, comme si un pan entier du fuselage au niveau d’une sortie de secours avait été arraché. Tous les acteurs concernés par cet incident -le Bureau national de la sécurité des transports, la FAA, l’avionneur Boeing et Alaska Airlines- ont chacun assuré qu’ils enquêtaient sur l’incident.

Un passager du vol, Kyle Rinker, a expliqué à la télévision américaine CNN que le hublot avait sauté juste après le décollage. “C’était vraiment brutal. A peine en altitude, la façade du hublot s’est juste détachée et je ne m’en suis aperçu que lorsque les masques à oxygène sont descendus“, a-t-il raconté. Une autre passagère, Vi Nguyen, a dit au quotidien américain The New York Times qu’elle avait été réveillée par un bruit fort durant le vol. “J‘ai ouvert les yeux et la première chose que j’ai vue c’était le masque à oxygène juste devant moi”, a-t-elle expliqué, “et j’ai regardé sur la gauche et le panneau latéral était parti“.

En décembre, Boeing a informé les compagnies aériennes que les appareils MAX devaient être inspectés pour vérifier des pièces desserrées dans le système de contrôle du gouvernail, à la suite de la découverte par un opérateur international d’un boulon sans écrou lors d’une inspection de routine. L’avionneur a ensuite repéré sur un avion non encore livré un écrou “qui n’était pas correctement serré“.