Alors que le projet d’un nouvel aéroport à Nantes a été abandonné en 2018, le groupe Vinci réclame 1,6 milliard d’euros. Il était prévu qu’il en soit le concessionnaire.

L’annonce provient du tribunal de Nantes, confirmant des informations de Ouest-France. Lors d’une audience, le tribunal a examiné deux affaires « opposant la société Aéroports du Grand Ouest et ses principaux actionnaires (…) à l’Etat relativement à l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes », a écrit le tribunal à l’AFP. « L’indemnité demandée [par Vinci] s’élève à 1,6 milliard d’euros », a-t-il précisé. Le jugement ne sera pas rendu « avant deux semaines minimum ». Vinci a répondu à l’agence de presse en affirmant qu’il ne commentait pas « une procédure toujours en cours ». Selon le quotidien régional Ouest-France, le rapporteur public a préconisé le rejet de la requête, arguant que la décision de l’État était justifiée par un motif d’intérêt général.

En avril 2019, Elisabeth Borne, alors ministre des Transports, avait révélé sur France 3 que Vinci réclamait « plusieurs centaines de millions d’euros » à l’Etat français en guise de compensation à l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Confirmant que l’Etat négocie avec Vinci une indemnité liée à l’abandon du projet de nouvel aéroport nantais, Elisabeth Borne avait déclaré : « Nous ne sommes a priori pas d’accord sur les montants, mais on prendra nos responsabilités sur ce dossier ». « Ils (Vinci, ndlr) ont parlé de quelques centaines de millions d’euros, tandis que nous parlons de quelques dizaines » de millions, avait-t-elle précisé.

Le 17 janvier 2018, le gouvernement a finalement renoncé à la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, un projet controversé vieux de cinquante ans, dont l’abandon a entraîné de violentes expulsions et laissé place à un casse-tête foncier pour redistribuer les terres de la Zone d’aménagement différé (ZAD).

Notre-Dame-des-Landes : Vinci réclame finalement 1,6 milliard d’euros 1 Air Journal

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