Le constructeur aéronautique américain a tenu une conférence de presse quelque peu surprenante lundi à l’usine de North Charleston pour contester la plainte d’un ingénieur qualité selon laquelle les gros porteurs pourraient souffrir de fissures suite à des raccourcis dans le processus d’assemblage.

Boeing s’est dit « confiant dans la sécurité et la durabilité des 787 et 777 », a déclaré la compagnie lors d’un briefing avec deux principaux ingénieurs lundi. Ceux-ci ont contesté les accusations selon lesquelles quelque 1 400 appareils Boeing comporteraient des failles de sécurité importantes. Boeing a mis en avant les multiples procédures de tests dont font l’objet ces appareils pour réitérer sa « pleine confiance » dans le 787. « Aucun signe de fissure n’a été trouvé sur les quelque 700 787 Dreamliner qui ont fait l’objet d’un entretien intensif ces dernières années. Tous ces résultats ont été partagés avec la FAA », a déclaré Steve Chisholm, ingénieur en chef en mécanique et structure chez Boeing. La mise en service du 787 date de 2011.

La Federal Aviation Administration (FAA) enquête sur les allégations d’un ingénieur de Boeing selon lesquelles des défauts d’assemblage du 787 Dreamliner de la société soulèvent des problèmes de qualité et de sécurité. Sam Salehpour, ingénieur qualité chevronné chez Boeing, rapporte « avoir observé des raccourcis pris par Boeing » lors de l’assemblage du Dreamliner, « entraînant des débris de forage laissés dans les interfaces et une déformation du matériau composite ». Il affirme que cela peut créer des conditions dangereuses voire « des accidents potentiellement catastrophiques », selon une plainte officielle déposée auprès de l’Etat fédéral et rendue publique par les avocats du lanceur d’alerte. Il affirme également avoir observé des problèmes dans le processus d’assemblage du 777. Ces erreurs, disent-ils, réduisent la durée de vie de l’avion et pourraient être difficiles à détecter.

Une audience doit se tenir ce mercredi devant une sous-commission du Sénat à Washington, intitulée « Examen des dysfonctionnements de la culture sécuritaire de Boeing: récits de témoins directs », où on examinera les accusation du lanceur d’alerte Sam Salehpour. Invitée à commenter les allégations de l’ingénieur, la FAA avait déclaré dans un communiqué que « le signalement volontaire sans crainte de représailles est un élément essentiel de la sécurité aérienne. Nous encourageons fortement tous les acteurs de l’industrie aéronautique à partager des informations. Nous enquêtons minutieusement sur tous les signalements. »

Cette audience intervient alors que les régulateurs et les politiciens intensifient leur surveillance sur l’avionneur américain suite au vol AS-1285 d’Alaska Airlines le 5 janvier dernier. L’un de ses 737 MAX 9 avait alors perdu en plein vol une porte mal condamnée provoquant un atterrissage d’urgence.

Boeing défend la fiabilité de son 787 Dreamliner 1 Air Journal

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