Lors de sa prochaine visite au Moyen-Orient, la semaine du 12 mai 2025, le président américain devrait accepter un Boeing 747-8 VIP offert par la famille royale qatarie.

Cet appareil doit constituer une solution temporaire pour la présidence, en attendant la livraison de ses deux 747-8, très retardés, en remplacement des deux Air Force One existants. L’information devrait être rendue publique au cours de cette semaine, lors du voyage de Donald Trump au Qatar. L’avion, de 13 ans d’âge, aurait une valeur de 400 millions de dollars (355 millions d’euros), mais faudra ajouter les coûteux équipements de sécurité et de communication que l’armée de l’air.

« Trump a visité l’avion, si richement configuré qu’il est connu sous le nom de ‘palais volant’, alors qu’il était stationné à l’aéroport international de West Palm Beach en février », souligne ABC News. Le journal précise toutefois que l’appareil sera mis à la disposition du locataire de la Maison blanche jusqu’à son départ en 2029, où l’engin deviendra la propriété de la fondation de la bibliothèque présidentielle Trump. Ceci lui permettrait de continuer à l’utiliser en tant que citoyen.

Il est à noter que ce don ne violerait pas les lois contre la corruption ou l’interdiction faite par la Constitution à tout fonctionnaire du gouvernement américain d’accepter des cadeaux « de tout roi, prince ou État étranger », selon les avocats du bureau du conseiller juridique de la Maison blanche et du ministère de la Justice.

L’utilisation du 747-8i offert par le Qatar intervient alors que Trump a exprimé à plusieurs reprises sa frustration envers Boeing concernant les retards excessifs et la hausse des coûts des avions Air Force One de nouvelle génération. Initialement prévus pour une entrée en service en 2022, les deux appareils ne seront désormais utilisés par le président qu’en 2027 selon  Darlene Costello, directrice par intérim des acquisitions de l’armée de l’air, qui a témoigné devant la commission des forces armées de la Chambre des représentants au sujet des récentes négociations entre l’armée de l’air et Boeing et ce, alors que Trump approchera de la fin de son second mandat présidentiel (début 2029).

L’US Air Force (USAF) exploite actuellement deux VC-25A, des Boeing 747-200B fortement modifiés pour les voyages présidentiels américains. Cependant, ces appareils datant de la fin des années 1980, depuis le mandat de George H.W. Bush, doivent être remplacés. Alors que l’USAF attendait depuis des années la livraison de deux nouveaux 747-8 modifiés, baptisés VC-25B, le programme de fabrication et de livraison de ces nouveaux appareils a connu des retards.

A l’époque, Donald Trump avait également dénoncé le prix élevé des nouveaux Air Force One et imposé un contrat ne dépassant pas 4 milliards de dollars pour les deux avions. Depuis, l’avionneur a déclaré que le prix du contrat était trop bas pour des avions équipés d’une avionique militaire, de communications avancées et d’un système anti-aérien et que le coût dépasserait de plusieurs milliards de dollars le budget alloué. Boeing a déjà déclaré des pertes totalisant 2,5 milliards de dollars sur le programme, connu sous le nom de VC-25B, depuis qu’il a accepté d’assumer la responsabilité de dépassements de coûts devenus vertigineux.

Frustré par le processus d’acquisition des VC-25B, Trump avait déjà clairement indiqué qu’il recherchait une autre solution. En février 2025, il a été aperçu en train de visiter un Boeing 747-8i privé à l’aéroport de West Palm Beach (PBI), près de sa station balnéaire de Mar-a-Lago, en Floride. L’appareil, immatriculé P4-HBJ, stationné à l’aéroport international de Palm Beach, a été exploité par la famille royale du Qatar, mais il est désormais immatriculé auprès de Global Jet (île de Man).