Jusqu’au dernier jour de négociations hier -place aux journées publiques désormais-, les commandes et les nouveaux modèles d’Airbus ont occupé le devant de la scène au Salon du Bourget cette année, tandis que son concurrent américain Boeing reste remarquablement discret pour cet événement majeur.

Il est vrai que Boeing n’a pas le cœur à festoyer avec le crash récent d’un 787-8 Dreamliner d’Air India (vol AI171) à Ahmedabad, avec un lourd bilan de 279 morts, soit le pire bilan pour une catastrophe aérienne depuis 2014. De son côté, l’avionneur européen a survolé les débats, en ramassant des moissons de commandes. Selon un décompte de Reuters, il a engrangé près de 21 milliards de dollars jeudi matin. Ce chiffre comprend 148 commandes fermes, mais avec les options, Airbus compte des annonces pour un total de 250 commandes.

Parmi les faits marquants, citons une commande de 40 A220 auprès de LOT Polish Airlines et un accord avec VietJet portant sur jusqu’à 100 monocouloirs et 50 en option. Il y a encore Riyadh Air avec une commande de 25 gros-porteurs A350-1000 et AviLease pour 10 A350F cargo et 30 appareils de la famille A320neo et une possible une augmentation future à 22 A350F cargo et 55 appareils de la famille A320neo. L’A350 confirme son intérêt auprès des compagnies, avec 6 A350-900 supplémentaires EgyptAir, 2 A350F cargo pour la compagnie turque MNG Airlines, 10 A350-1000 supplémentaires pour la compagnie taïwanaise Starlux.

Cette année marque une nouvelle fois l’abstention de Boeing lors de défilés aériens et d’activités promotionnelles majeures. Après 2019, suite aux deux accidents mortels de son Boeing 737 MAX, puis à la pandémie qui a bouleversé le secteur, puis à de nouvelles crises provoquées par l’arrachage d’une porte de sortie de secours sur un MAX 9 d’Alaska Airlines en janvier 2024, sans oublier des allégations de problèmes de contrôle qualité généralisés et des clients de plus en plus mécontents des retards de livraison, Boeing avait de nombreuses raisons d’éviter les projecteurs.

Alors que 2025 semblait marquer un tournant pour l’entreprise, avec la présence de son PDG Kelly Ortberg à Paris, le tout premier crash d’un Boeing Dreamliner lors de la catastrophe d’Air India le 12 juin, soit peu ou prou une semaine désormais, a bouleversé la donne. Ortberg s’est retiré de l’événement et l’avionneur américain a fait peu d’annonces à la presse, affirmant se concentrer sur ses clients et l’enquête sur les causes du crash. Il lui reste pour se rattraper son super VRP Trump, qui a déjà capté des promesses de contrats lors de sa récente tournée dans les pays du Golfe (dont Qatar Airways pour 210 avions gros-porteurs et Etihad), et des événements cruciaux encore comme le prochain salon aéronautique de Dubaï en novembre 2025.

Les commandes d'Airbus survolent le Salon du Bourget, Boeing passe son tour 1 Air Journal

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