Alors que Ryanair vient d’annoncer son retrait partiel dans des aéroports clé tels que Paris-Beauvais, Toulouse et Marseille, ainsi le retrait total de ses activités dans les aéroports de Bergerac, Brive et Strasbourg dès l’hiver 2025, soit une baisse de 13% de son offre en France, l’Union des aéroports français (UAF) et la FNAM ont réagi, en dénonçant l’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) dans la loi des Finances 2025 du gouvernement Bayrou.

Pour la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (FNAM), « la décision de Ryanair illustre malheureusement ce que la FNAM annonçait depuis des mois. L’augmentation brutale de la taxe sur les billets d’avion fragilise directement, les compagnies françaises, les aéroports et la connectivité de nos territoires. Ce sont les passagers, les entreprises et l’attractivité de la France qui en souffrent ». La FNAM appelle donc le gouvernement français à revenir à « une fiscalité plus équilibrée, afin d’éviter d’autres fermetures de lignes qui isoleraient encore davantage la France et ses régions tout en pénalisant encore un peu plus le transport aérien en France », a déclaré un porte-parole de la FNAM.

Même son de cloche du côté de l’UAF (Union des Aéroports Français) qui affirme que cette décision, suite à la hausse de la TSBA, instaurée par le gouvernement Bayrou à la recherche de recettes pour réduire le déficit de l’Etat, était « malheureusement prévisible ». Depuis plusieurs années, l’UAF alerte les pouvoirs publics sur « les effets délétères de l’inflation fiscale » frappant le transport aérien en France. L’augmentation spectaculaire de la Taxe de Solidarité sur les Billets d’Avion (TSBA), entrée en vigueur le 1er mars 2025, en est l’exemple « le plus criant », selon l’UAF. Jamais une telle hausse n’avait été appliquée en une seule fois. L’UAF avait prévenu : les conséquences se manifesteraient pleinement dès la saison aéronautique hiver 2025 et s’aggraveraient encore au printemps-été 2026.

Pour l’UAF, le fléchissement de la présence de Ryanair dans l’Hexagone représente « une perte immédiate de revenus, un déséquilibre économique accru et la suppression d’emplois, tant directs qu’indirects » pour les aéroports. Pour les territoires, cela entraîne « un isolement renforcé, une diminution de l’attractivité et une baisse significative de la fréquentation touristique ». L’UAF rappelle qu’aujourd’hui, les compagnies low-cost représentent plus de 50 % du trafic passagers dans les aéroports français, jouant ainsi un rôle clé dans la desserte des régions. « C’est bien l’offre qui se réduit, étranglée par une fiscalité devenue dissuasive pour ces opérateurs qui assurent pourtant l’essentiel des liaisons vers et depuis de nombreux territoires », s’exclame l’UAF.

Cette politique fiscale apparaît « contre-productive » alors que près de 40 % des revenus du tourisme international en France proviennent de voyageurs arrivant par avion. « C’est l’ensemble du tissu territorial qui se voit fragilisé, au risque de voir s’éloigner investissements, créations d’emplois et bénéfices économiques, au profit de destinations concurrentes », fustige l’UAF.

Face à ce constat, l’UAF réclame la réduction de la fiscalité sur le transport aérien. « Il en va de la pérennité de nos aéroports régionaux, de la cohésion territoriale, et de l’attractivité touristique de la France ».

« On ne pouvait pas dire que l’on ne savait pas. Aujourd’hui, une fiscalité excessive sur le transport aérien pousse la première compagnie aérienne européenne à déserter totalement certains aéroports comme Strasbourg, Bergerac ou Brive, à fermer brutalement des lignes vitales pour nos territoires, et à privilégier nos concurrents européens. La France s’isole fiscalement en Europe. Ce choix politique est une faute lourde aux conséquences directes : isolement croissant de nombreux territoires, destruction d’emplois, affaiblissement du tourisme et perte sèche pour l’économie française. Il est temps de tourner la page d’une fiscalité punitive et de redonner à nos régions les moyens de rayonner, d’innover et d’accueillir le monde », a déclaré Thomas Juin, président de l’UAF.

Ryanair s’éloigne un peu de la France : l’UAF et la FNAM dénoncent la TSBA en hausse 1 Air Journal

@Serge Fabi