Pour la saison hiver 2025/2026, Ryanair fait un choix clair : réduire sa présence en France dans un contexte de hausse des taxes aériennes tout en renforçant ses opérations dans d’autres pays européens.

L’Italie est sans doute le grand gagnant de ce recentrage stratégique. Ryanair y prévoit une augmentation de 10% de sa capacité en sièges, soit environ 1,5 million de sièges supplémentaires pour cet hiver, selon les données compilées par OAG, fournisseur d’information et d’analyse de l’aérien. Elle continue de consolider sa domination sur le marché italien, aussi bien au niveau des vols domestiques qu’internationaux. Ce renforcement est rendu possible par l’arrivée de nouveaux avions dans la flotte, permettant à à la low cost irlandaise d’ouvrir de nouvelles routes et de proposer plus de fréquences sur des destinations populaires. Pour OAG, les aéroports italiens bénéficiaires de cette croissance devraient voir une augmentation notable de leur trafic low cost, avec des effets positifs pour le tourisme local, tout en maintenant des tarifs attractifs grâce à la politique tarifaire agressive de Ryanair.

L’Irlande enregistrera une croissance encore plus spectaculaire, à hauteur de 15%. La capitale Dublin, base historique de Ryanair, verra près de 600 000 sièges supplémentaires proposés au départ. Cette hausse traduit un regain de confiance dans le marché irlandais, où Ryanair, qui est d’origine irlandaise, continue d’investir fortement en termes de vols et de destinations proposées. Même si l’Espagne et le Royaume-Uni affichent des taux de croissance inférieurs à ceux de l’Italie ou de l’Irlande, leurs augmentations restent positives grâce à leurs marchés déjà très matures. Ces pays comptent parmi les plus grands débouchés de Ryanair, qui reste confiante dans leur potentiel de croissance, soutenue par une demande touristique durable et une forte fidélité clientèle.

Parmi les principaux aéroports qui profitent de cette montée en puissance, on compte Bruxelles-Charleroi (Belgique), Londres-Stansted (Royaume-Uni), Alicante (Espagne), Krakow (Pologne) et Malte. Tous affichent plus de 200 000 sièges supplémentaires pour la prochaine saison hivernale, traduisant une augmentation sensible de la fréquence et du nombre de liaisons opérées par Ryanair au départ de ces plateformes.

93 bases réparties dans toute l’Europe
Selon l’analyse d’OAG, cette dynamique montre que l’expansion de Ryanair ne passe pas seulement par la quantité de vols, mais aussi par un maillage fin des pays desservis, avec des bases stratégiques choisies pour maximiser la rentabilité du réseau. Au cœur de cette expansion se trouve la flexibilité sans égale de Ryanair grâce à ses 93 bases réparties dans toute l’Europe. Sa capacité à déplacer rapidement des avions d’une base à l’autre selon la demande et le contexte local offre un avantage stratégique considérable face aux compagnies aériennes concurrentes. Cela permet à Ryanair de s’adapter presque en temps réel aux opportunités de marché, maximisant ainsi son efficacité opérationnelle et ses revenus.

13% de capacité en moins en France
La réduction des opérations en France intervient dans un contexte de hausse de la taxe de solidaraité sur les billets d’avion (TSBA) et de perturbations du contrôle aérien, qui ont rendu certaines liaisons non rentables. Aussi, la low cost irlandaise va réduire environ 750 000 sièges en France, soit une baisse de 13% par rapport à la saison hivernale précédente. Concrètement, cela se traduit par l’annulation de 25 lignes et un retrait total de ses opérations dans trois aéroports français : Bergerac, Brive et Strasbourg. Quatre autres aéroports, comme Béziers, sont également très impactés avec des suppressions de vols significatives. Les bases importantes comme Paris Beauvais et Marseille voient leurs capacités baisser, respectivement de 6,5% et 7,4%.

Selon Ryanair, la flambée de la TSBA, passée de 2,63 euros à 7,40 euros (+180 %) en mars dernier, a fortement grevé la rentabilité des vols, en particulier pendant la saison hivernale. Si aucune mesure n’est prise par le gouvernement français pour alléger la pression fiscale, la low cost irlandaise menace de continuer à réduire sa capacité et ses investissements dans l’Hexagone.

Ryanair : l’Italie et l’Irlande profitent de la hausse du programme hivernal, la France en retrait 1 Air Journal

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