La low cost américaine Spirit Airlines prévoit une réduction radicale de sa flotte dans le cadre de son redressement sous le régime de la faillite américaine.
La low-cost ambitionne de se séparer de près de 100 avions et de revoir son réseau à la baisse. Ce plan, présenté aux créanciers, marque une rupture dans l’histoire de la compagnie, qui subit sa deuxième procédure de faillite en moins d’un an. Face à des pertes persistantes et à une demande en berne, Spirit Airlines choisit donc la voie d’une restructuration drastique. La compagnie américaine va réduire de moitié sa flotte et abandonner des pans entiers de son réseau, misant sur une taille moindre pour assurer sa survie et sa rentabilité future.
Le directeur financier Fred Cromer a détaillé aux créanciers une réduction de la flotte, qui passerait d’environ 214 avions aujourd’hui à près de 100 appareils. « Cette action permettra d’économiser des centaines de millions de dollars et d’éliminer les vols non profitables », a-t-il affirmé. Spirit, qui opère exclusivement des monocouloirs Airbus A320 et A321 depuis le retrait de ses A319 plus tôt cette année, entend ainsi ajuster ses capacités à la demande actuelle du marché américain.
Soutien financier et accord clé avec AerCap
Pour stabiliser son activité durant la restructuration, Spirit a obtenu jusqu’à 475 millions de dollars sous forme de financement d’urgence auprès de ses obligataires, dont 200 millions pourraient être activés à court terme si la justice valide l’accord lors d’une audience le 10 octobre. La compagnie a également négocié un règlement avec son principal bailleur, AerCap, qui lui versera 150 millions de dollars. En échange, Spirit renoncera aux baux de 27 appareils, allégeant encore sa flotte et son endettement, tout en réglant un litige sur des livraisons futures Airbus. Spirit a aussi obtenu du tribunal le droit de se séparer de 12 contrats locatifs aéroportuaires et de 19 accords d’assistance au sol.
Spirit a amorcé une réduction de ses dessertes depuis septembre, mettant fin à 40 routes dès novembre et nommant un nouveau vice-président dédié à la gestion du réseau. Des communications internes avaient déjà évoqué une baisse de 25% de la capacité sur un an pour le mois de novembre et prévenu les salariés d’un durcissement des mesures. La compagnie va se retirer de plusieurs marchés américains, dont la liste complète n’a pas été publiée. Elle a également annoncé il y a à peine deux semaines son intention de placer au chômage technique environ 1 800 hôtesses et stewards, soit près d’un tiers de ses effectifs de cabine.
Ayant déposé le bilan une seconde fois en août, Spirit table désormais sur une entreprise plus petite et plus rentable, centrée sur des liaisons solides générant des profits récurrents. « Les nouvelles sources de financement et l’accord avec AerCap accélèrent l’optimisation de la flotte et la réduction des coûts fixes », a expliqué la direction dans une mise à jour destinée aux investisseurs.
Au 30 juin dernier, la dette de Spirit atteignait 2,69 milliards de dollars, dont 930 millions à rembourser d’ici 2030. En 2022, Frontier Airlines avait tenté de fusionner avec elle dans le cadre d’une opération à 2,9 milliards de dollars, avant que JetBlue ne propose une offre supérieure — finalement bloquée par les autorités américaines de la concurrence.

Pierre a commenté :
6 octobre 2025 - 8 h 47 min
Ça va laisser sur le marché des avions de seconde main…..
A une époque oû Airbus peine â livrer ce peut être une silution pour beaucoup d’entreprises