Dans les années à venir, le problème du transport écologiquement responsable va prendre de plus en plus d’importance. Les compagnies essayent de trouver des solutions pour diminuer leur empreinte carbone. Une industrie aérienne précurseur L’Association internationale des transports aériens (IATA) s’est engagée en décembre dernier à maîtriser ses émissions de CO2 lors du dernier sommet de Copenhague portant sur le changement climatique. L’IATA qui comprend 230 compagnies aériennes (93 % du transport international) s’est donc fixé trois objectifs chiffrés : amélioration de l’efficacité énergétique d’ici 2020, stabilisation et croissance neutre en émissions de gaz carbonique à partir de 2020 et enfin à plus long terme (horizon 2050), division par deux des émissions de CO2 par rapport au niveau de 2005. Giovanni Bisignani, directeur général de l’IATA s’était même fait de l’autopromotion, déclarant que « l’industrie aérienne devance même les organismes de réglementation dans son approche concernant les changements climatiques. » Et effectivement, de nombreuses compagnies étudient les solutions leur permettant de réduire dès aujourd’hui leur empreinte carbone sur l’environnement. Les carburants alternatifs La solution la plus efficace pour diminuer l’empreinte carbone est de trouver une alternative au kérosène. L’énergie électrique ne possédant pas encore le même rendement que le carburant, c’est le biocarburant ou carburant d’origine agricole qui est la première des solutions retenues par les compagnies. Le 30 décembre 2008, un Boeing 747 d’Air New Zealand a volé 2 heures avec  un mélange de Jet-A1 (le classique kérosène) et d'un biocarburant tiré d'une plante, le jatropha. Un Boeing 747 de Virgin Atlantic, la compagnie de Richard Branson, patron du groupe Virgin, a utilisé en février un mélange de kérosène traditionnel et 20 % d’un biocarburant. Pour ce vol entre Londres et Amsterdam, le biocarburant était à base de mélange d’huiles de noix de babaçu et de noix de coco. Plus récemment, en janvier dernier, un Boeing 737-800 de Continental Airlines a réalisé un vol de 90 minutes en utilisant un biocarburant à base d’algues. L’an dernier, un des quatre moteurs d’un A380 a expérimenté pendant trois heures de vol du GTL, un carburant de synthèse obtenu à partir du gaz naturel. Ce carburant, comparable au kérosène en matière de rejet de CO2 est en revanche moins polluant en soufre et en oxydes d’azote. Le GTL pourrait être certifié en 2013. Le biocarburant à base de déchets et d’ordures ménagères Ce n’est pas une intox. British Airways a bien le projet de faire voler  ses avions avec un biocarburant fabriqué à base de déchets d’ordures ménagères et industrielle. En partenariat avec la société américaine Solena, elle souhaite créer d’ici 2014 une usine capable de convertir 500 000 tonnes de déchets en 73 millions de kérosène vert. Il est obtenu par la fermentation de n'importe quelle matière organique : déchets alimentaires, déchets de bois, paille… Le gaz de synthèse obtenu serait alors converti en carburant liquide lors d’un second processus. Ce nouveau carburant permettrait d’économiser 95 % de gaz à effets de serre  (GES) par rapport au carburant classique. Elle équivaudrait à retirer 48 000 voitures du transport routier. British Airways espère économiser 50 % de ses GES d’ici 2050. De nouveaux moteurs moins gourmands L’aviation aérienne est responsable d’environ 2 % des émissions de CO2. Mais il faut savoir que l’empreinte carbone est différente selon les compagnies et l’avion utilisé. Ainsi, pour un Paris-île Maurice, l’écart d’émission de CO2 varie  selon qu’il s’agit de la compagnie Air Mauritius (moins d'émission) ou Air France (3,7 litres de carburant / passager/ 100 km. De même, pour un Los Angeles / New York, un passager émet beaucoup moins de CO2 via Qatar Airways que via US Airways. (NDLR : ces chiffres restant très évolutifs et difficiles à vérifier, la rédaction choisit de rester dans la seule comparaison) Les très gros porteurs sont évidemment des pistes suivies par les compagnies. En transportant plus de passagers, ils rejettent moins de CO2 par passager/km. L’A380 possède en outre l’avantage d’être à la pointe au niveau environnemental. Sur un vol long courrier, l’avion utilise moins de 3 litres de carburant par personne aux 100 km. Cette consommation est de l’ordre de 3, 5 litres par 100 km / passager pour les avions les plus récents opérant sur des vols internationaux longs courrier avec des coefficients de remplissage de l’ordre de 70% (jusqu’à 4,5 litres par 100 km /passager dans des conditions moyennes dans l’aviation internationale selon la Fédération nationale de l’aviation marchande). Si sortir un nouveau modèle pour un avionneur est coûteux, il reste la possibilité de re-motoriser les avions existants. Ainsi, Boeing étudie la possibilité de doter le B737 de nouveaux réacteurs moins gourmands, tout comme Airbus pour ses A320. L’allègement du poids de l’avion est une solution déjà expérimentée par Air France. La compagnie française doit progressivement équiper ses A319, A320 et A321 de 6 000 nouveaux sièges, 40 % plus légers que les actuels sièges en place. Chaque avion économisant ainsi 750 kg, la facture carburant devrait s’alléger de 1 700 tonnes par an. Et les autres pistes Les autres pistes sont les matériaux innovants dont seront faites les carlingues d’avions (comme c’est le cas pour le récent Dreamliner de Boeing). A quand les batteries au lithium qui arrive sur le marché de la voiture électrique. Serait-ce un jour envisageable ?