La compagnie aérienne low cost irlandaise Ryanair menace de quitter l'aéroport de Marseille si elle est poursuivie devant la justice pour travail illégal. Le directeur de Ryanair Michael O'Leary a été très clair: si des poursuites sont engagées contre sa compagnie par le parquet d'Aix-en-Provence, il fermera sa base de Marseille dès novembre prochain. La justice a en effet ouvert le mois dernier une information pour travail illégal, basée sur le décret français obligeant les compagnies étrangères installées en France à appliquer le droit français pour leur personnel navigant. Or les 120 employés de Ryanair à Marseille, la seule base de la compagnie en France, paient leurs impôts, leurs cotisations sociales et leurs retraites en Irlande, selon O'Leary, "conformément à la législation européenne". La chambre de commerce de Provence s'inquiète évidement de la menace de Ryanair, qui aurait créé depuis son arrivée en 2006 près de 1000 emplois directs et indirects et procuré 550 millions d'euros de retombées financières pour la région. Ryanair espère transporter 1,7 millions de passagers en 2010 au départ de la ville, d'où elle dessert 26 destinations. Or elle a peu de chance d'échapper à une condamnation: sa rivale low cost easyJet a été condamnée le mois dernier à payer 1,4 millions d'euros de dommages et intérêts au Pôle Emploi pour avoir employé 170 personnes à Orly sous contrat britannique. D'où la menace de Ryanair: entre les emplois ou le respect de la loi, il faut choisir. Un chantage qui ressemble fort à celui pratiqué régulièrement par les low cost auprès des villes, échangeant la promesse de trafic passager et donc de retombées économiques contre des aides financières pas forcément légales – Air France a d'ailleurs porté plainte à Bruxelles contre ces aides publiques illégales en France.