Les attentats du 11 septembre 2001 n’étaient pas les premiers à impliquer des avions de ligne, mais ils sont de loin ceux qui ont le plus bouleversé le secteur aérien en matière de sécurité. Si après les attentats de Lockerbie contre un Boeing 747 de Pan Am en 1988 et celui contre un DC-10 d’UTA en 1989, des dispositifs de détection d'explosif et la reconstitution des bagages en 3D ont été mis en place, ceux du 11 septembre marquent le début d’une course effrénée au tout sécuritaire. Depuis 10 ans, les mesures et l’investissement dans des systèmes ne cessent d’augmenter au gré des attaques déjouées. Mais ce renforcement sécuritaire a un coût et dérange de plus en plus. Du portique de sécurité au scanner corporel La réaction aux attentats du 11 septembre 2001, qui ont vu quatre avions détournés à l’aide de simple cutter, ne se sont pas faîtes attendre. Dès le 13, tous les objets coupants et contondants (couteau, pince à épiler, lime à ongle, etc.) sont bannis des cabines sur l’ensemble des vols. Et dans les aéroports, les agences de sécurité sont sommées de renforcer la sensibilité des portiques de détection de masse métalliques, tandis que le passage des bagages au scanner à rayons X est généralisé. Aux Etats-Unis, à partir de novembre 2001, la Transportation Security Administration est chargée de la surveillance des aéroports, auparavant assurée par des entreprises privées. Et toutes les compagnies opérant dans le ciel américain doivent maintenant fournir une liste de renseignements concernant les passagers et l’équipage (notamment leur nom, leur nationalité, leur numéro de passeport) aux autorités fédérales qui vérifient s’ils ne sont pas inscrits sur la liste des personnes interdites de vol aux Etats-Unis. Les Américains vont aussi exiger l’utilisation de passeports biométriques pour les voyageurs entrant sur leur territoire. En décembre 2001, après la tentative ratée de Richard Reid de mettre le feu à ses chaussures bourrées d’explosif, ce sont les souliers qui sont visés. Dorénavant on peut vous demander de les enlever pour vérification. Et en août 2006, ce sont tous les liquides, aérosols, gels, crèmes ou pâtes qui sont interdits, suite à la tentative déjouée d’un attentat à l’explosif liquide. Le dernier pallier sécuritaire est franchi en 2009, avec l’arrivée des scanners corporels pouvant voir sous les vêtements. Ils sont sensés empêcher une nouvelle tentative comme celle de ce jeune Nigérian qui a essayé de mettre le feu à de la poudre collée sur sa jambe. Les employés aussi sont concernés Les employés des compagnies aériennes et des aéroports sont aussi surveillés. Eux aussi doivent arriver plus tôt pour prendre leur service, passer sous les portiques de sécurité, enlever leurs chaussures, laisser leurs objets coupant à terre, etc. Leur travail a également été bouleversé. Les avions doivent être inspectés avant chaque décollage, parfois deux fois, pour détecter toute trace d’explosif. Les hôtesses et les stewards sont chargés de vérifier qu’aucun objet ou personne suspect n’est à bord. Quant aux pilotes, il sont dorénavant enfermés dans leur cockpit derrière des portes blindées, pendant toute la durée du vol. Fini donc, la petite visite du poste de pilotage pour les passagers. Aux Etats-Unis, les pilotes sont même autorisés à porter une arme, et des « shérifs du ciel » surveillent l’accès à leur cabine sur certains vols. Par ailleurs, la surveillance des employés a été redoublée. En France par exemple, à la suite d'une enquête de l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste, des dizaines d'employés musulmans de Roissy ont vu, en 2005 et 2006, leur carte d'accès révoquée en raison de leur appartenance présumée à la mouvance islamiste. Lire la suite: Ce que les attentats du 11 septembre 2001 ont changé pour la sécurité aérienne 2/2