Bien qu’ayant moins à craindre de la crise qui secoue le secteur aérien, notamment en Europe, EADS prévoit de réaliser 350 millions d’euros d’économies supplémentaires en 2012. Ces économies sont les bienvenues,  alors que le coût des micro-fissures découvertes sur les A380 devrait lui coûter 100 millions d’euros. Le groupe aéronautique et de défense EADS, qui comprend Airbus, veut améliorer son organisation, selon Louis Gallois lors de son interview par l’hebdomadaire allemand Wirtschaftswoche, avec des process similaires pour les achats, l’administration du personnel, l’informatique et les finances. Cette nouvelle organisation va relever les bénéfices de 25 % par rapport à cette année, évaluée à 1,5 milliard d’euros. Mais d’autres sources de revenus sont attendues du prochain A320neo, dont le succès commercial est une aubaine pour l'avionneur européen, avec un « coût de développement limité »,  qui  « sera amorti avant même le lancement de sa production ».  « Une hausse significative des bénéfices » est donc attendue à partir de 2015, date à laquelle il doit rentrer en service. Avec le développement du marché américain, l’idée de construire une nouvelle usine de production pour son avion phare, va d’ailleurs être étudiée « de près », a révélé Louis Gallois dans son entretien. Baisser les marges des sous-traitants Thomas Enders, le patron d’Airbus qui remplacera prochainement Louis Gallois à la présidence de la maison mère, veut aussi pousser les sous-traitants à baisser leurs factures, estimant que « les marges de certains sous-traitants étaient parfois plus élevées que celles de l’avionneur, et que tous devraient contribuer à améliorer la rentabilité de l’entreprise », selon une interview du dirigeant en janvier dans l’hebdo allemand Focus. A noter que l’avionneur qui a embauché 9000 personnes en 2012 (dont 4 000 temporaires), compte embaucher 4 000 personnes supplémentaires en 2012. Les microfissures de l'A380 Enfin, si Airbus est en belle forme avec un carnet de commandes de  plus de 4 400 unités, soit sept à huit ans de production (un record dans l’industrie), il doit néanmoins gérer l’inspection des 67 A380 en service en raison de la découverte récente de microfissures sur les ailes du mastodonte, un signe d’usure habituellement, mais bien précoce puisqu’il est rentré sur le marché en 2007. Cette épine dans le pied devrait lui coûter 100 millions d’euros, selon le magazine allemand Der Spiegel à paraître lundi. Reste à savoir, si ce problème de fabrication qu’il dit résolu ne viendra pas freiner ses cadences de production qu’il prévoit à la hausse, avec 2,7 avions produits par mois début 2012 et 3,5 début 2013. Le chantier de l'A350 Enfin, à l’heure où Boeing rencontre de nouvelles difficultés de fabrication pour son B787 et son fuselage composé à moitié de matériaux composite, reculant d’autant les perspectives de le rendre bénéficiaire, Airbus devra profiter des malheureux retours d’expérience de son concurrent pour son avion dernière génération, l’A350, lui aussi à très forte proportion de fibre de carbone. Les coûts de conception ont d’ores et déjà augmenté avec des dates de mise en service repoussée entre 2014 et 2017 selon les modèles.