La cour d'appel de Bastia a rendu son verdict hier dans l'affaire opposant la compagnie aérienne Air France à ses employés saisonniers dans les aéroports de Corse: les 45 "indignés" devront être indemnisés, mais ne seront pas obligatoirement réintégrés. Le jugement du 28 mars 2012 a confirmé que les contrats à durée déterminée des 45 "indignés" corses étaient illégaux et devaient être requalifiés en CDI, mais n'impose pas de titularisation à la compagnie nationale exigée par les prud'hommes. Et si Air France est condamnée à verser en moyenne 10 000 euros de dommages et intérêts par salarié pour licenciement abusif, son astreinte financière de 5 millions d'euros a elle été levée. Un jugement en demi-teinte donc pour les 45 jeunes salariés corses qui se battaient depuis des mois pour leur réintégration. La déception était claire hier chez les syndicats, et l'avenir du mouvement aussi, Albert Malausse de la CGT Air France déclarant au Figaro que "s'il faut faire un été pourri, on le fera: il faut que ceux à l'origine de ce jugement en paient les conséquences, nous sommes prêts à une lutte sans faille, illégale sûrement, et jusqu'au-boutiste, car cette décision est aberrante". Air France a déclaré "prendre acte" de la décision du tribunal, qu'elle juge "conforme à la position soutenue depuis l'origine du dossier". Mais si cet épisode judiciaire est terminé, la compagnie doit s'attendre à d'autres mouvements d'humeur dans l'île de Beauté, à commencer par les appels au débrayage tous les vendredis pour protester contre l'abandon de la maintenance des ATR d'Air Corsica