Après trois mois de débats dans le procès en appel du crash du Concorde au tribunal d’appel de Versailles, le parquet général va s’exprimer cet après-midi. Après trois mois de débats très techniques au tribunal de Versailles, chaque partie continue de camper sur ses positions. Air France réclame comme en première instance 15 millions d'euros de dommages et intérêts à Continental Airlines, qui pour elle, est responsable du drame, en raison d’une lamelle en titane de quarante centimètres perdue peu de temps auparavant par un de ses DC-10. De son côté, Continental Airlines réfute être responsable du crash, le Concorde selon des témoins, s’étant enflammé avant qu’il n’ait été à la hauteur de cette lamelle laissée sur la piste. Le parquet général va lancer ses réquisitions cet après-midi, puis ce sera au tour des avocats des quatre prévenus, à savoir, Continental Airlines, ses deux employés et Claude Frantzen, ex-cadre de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Rappelons qu’en première instance, le tribunal correctionnel de Pontoise (Val-d'Oise) avait jugé responsable le DC10 de Continental Airlines, qui en perdant sur la piste une lamelle mal fixée par ses mécaniciens, avait déclenché une série d’incidents : le pneu du Concorde éclate en roulant sur la lamelle, les éclats perforant le réservoir, ce dernier finissant par s’embraser. Continental avait donc été jugée coupable et condamnée à payer 200 000 euros d’amende plus  un million d'euros de dommages et intérêts à verser à Air France au titre de « préjudice moral » et « atteinte à l'image ». Son employé qui avait mal fixé la lamelle avait quant à lui écopé de quinze mois avec  sursis, alors que le chef d’équipe était relaxé. Les trois prévenus français, dont Henri Perrier, ex-directeur du programme Concorde chez Aérospatiale (aujourd’hui fondu dans EADS), et son collaborateur Jacques Hérubel, avaient aussi été relaxés. 113 personnes sont mortes dans le crash le 25 juillet 2000 à Gonesse (Val-d'Oise).