La compagnie aérienne Pluna Lineas Aereas Uruguayas, qui a suspendu ses opérations le 3 juillet dernier, va mettre aux enchères sept avions et toutes ses routes. Soixante jours : c’est le délai donné à la compagnie nationale d’Uruguay le 23 juillet 2012 pour vendre sept Bombardier CRJ900 et les droits qu’elle détient pour l’ensemble de son réseau, soit treize routes depuis l’aéroport de Montevideo et deux depuis celui de Punta del Este, principalement vers l’Argentine et le Brésil. Le syndicat des employés de Pluna a déclaré qu’il allait fonder une coopérative et participer aux enchères, soutenu par un investisseur privé qui serait prêt à investir 200 millions de dollars. Pas de chiffre pour les droits de trafic, mais si la vente des avions n’atteint pas les 135 millions de dollars escomptés, le gouvernement lancera une nouvelle enchère. Depuis une loi passée le 17 juillet, le gouvernement ne peut plus être actionnaire de la compagnie qui remplacera Pluna (la compagnie a une dette d’environ 380 millions de dollars). Mais il rencontre quand même différents repreneurs potentiels, y compris l’homme d’affaires argentin Juan Carlos Lopez Mena (qui possède la société de transport fluvial Buquebus et la compagnie BQB Airlines), considéré comme favori par la presse locale. M. Lopez Mena a d’ailleurs déclaré qu’il n’était intéressé que par les droits de trafic, et opèrerait en cas de succès la route MontevideoBuenos Aires avec ses propres ATR 72-500 plutôt qu’avec les CRJ de Pluna. La ligne entre les deux capitales représentait près du tiers des opérations de Pluna, avec 60 vols par semaine et 530 000 passagers transportés l’année dernière. Son absence a aiguisé les appétits d’Aerolineas Argentinas et sa filiale Austral, qui vont passer sur cette route de 18 à 50 vols par semaine dès le 1er août. La low cost brésilienne GOL lancera de son côté un vol quotidien depuis Sao Paulo deux semaines plus tard.