La compagnie aérienne Air France a repoussé au premier semestre 2013 la possibilité de finaliser sa commande d’Airbus A350, le temps de régler le contentieux sur la maintenance avec Rolls Royce. Alors qu’il inaugurait le nouveau banc d’essai réacteur Zéphyr, le PDG Alexandre de Juniac a estimé qu’il serait « raisonnable » de conclure pendant la première moitié de l’année prochaine les négociations avec Rolls Royce, dont les réacteurs Trent XWB équiperont les 25 A350 commandés par la compagnie nationale en septembre 2011. Rappelons que le groupe Air France – KLM avait commandé en même temps 25 Boeing 787-8 Dreamliner pour un montant total de 12 milliards de dollars (plus 60 appareils en option), les 787 devant être livrés à la compagnie néerlandaise en 2016 tandis que les A350 n’arriveront pas chez Air France avant 2018. La confirmation de la commande des A350 est retardée par les contrats de maintenance des réacteurs : « nous avons un solide département pour la maintenance des moteurs et la politique de Rolls-Royce est de conserver la maintenance en interne », expliquait en septembre Alexandre de Juniac. Le motoriste britannique est le seul retenu pour équiper le futur long-courrier en matériaux composites d’Airbus avec sa famille Trent XWB, et veut le vendre avec contrat de maintenance TotalCare (comme c’est le cas pour 90% des commandes). Que nenni répond la compagnie de l’alliance SkyTeam, dont la branche maintenance est la seule à avoir dégagé des bénéfices au premier semestre, avec un atout en main : elle n’a pas encore annoncé la motorisation des 25 Dreamliner, qui peuvent eux être équipés de réacteurs Rolls Royce Trent 1000 ou General Electric GEnx… Le banc d’essai Zéphyr, inauguré hier à l’aéroport de Paris – CDG et qui pourra traiter entre autres les Trent XWB, a coûté 43 millions d’euros à Air France. Unique en Europe continentale, il permet désormais à la compagnie de ne plus dépendre des motoristes pour assurer l’entretien de l’ensemble des réacteurs du marché, existants ou en développement, mais aussi de gagner « trois ou quatre jours sur la maintenance d’un gros moteur » selon le dirigeant d’AFI Franck Terner, « soit l’équivalent en disponibilité d’un moteur par an ».  Zéphyr pourrait être rentabilisé en trois ans avec les seuls appareils de la flotte du groupe, mais celui-ci compte bien gagner de nouveaux clients.