Le constructeur brésilien Embraer fait l’objet d’une enquête pour corruption dans la vente d’avions en République Dominicaine et en Argentine. Menée par les autorités du Brésil et des Etats-Unis, l’enquête cherche à connaître les conditions dans lesquelles se sont déroulées deux ventes d’Embraer, et en particulier si le constructeur a versé des pots-de-vin à des officiels des deux pays. La première concerne la vente de huit avions de combat Super Tucano à la République Dominicaine, pour 92 millions de dollars. Selon le Wall Street Journal du 1er novembre 2013, des dirigeants d’Embraer seraient accusés d’avoir autorisé le versement de 3,4 millions de dollars à un officiel impliqué dans la vente des Super Tucano, le colonel aujourd’hui à la retraite touchant la somme en 2009 – année de livraison des deux premiers appareils dédiés à la lutte contre les narcotrafiquants. La deuxième enquête porte sur la vente de vingt E190 AR par la compagnie aérienne Aerolineas Argentinas pour sa filiale Austral, confirmée en avril 2010 pour un montant de 900 millions de dollars au prix catalogue. Les monocouloirs, configurés pour accueillir 8 passagers en classe Affaires et 88 en Economie, ont commencé à rejoindre la flotte d’Austral en 2011, et elle en opère 22 aujourd’hui (deux autres ont été achetés en 2013). Les charges contre l’officiel visé par la procédure dans la vente des E190 à Austral n’ont pas été précisées. Embraer a confirmé être visé par les poursuites et dit coopérer avec les autorités, ayant en outre étendu à d’autres pays la portée de sa propre enquête interne suite à une procédure américaine datant de 2010. Le troisième constructeur mondial derrière Boeing et Airbus vient de révéler des résultats au troisième trimestre inférieurs aux attentes (bénéfice en baisse de 19%), et dit ne pas être en état d’estimer le montant des amendes qu’il pourrait devoir payer.