L’administration de l'aviation civile aux Etats-Unis (FAA) a demandé aux compagnies américaines de voler à des altitudes plus élevées quand elles survolaient le territoire irakien. Suivant l'exemple d'Emirates ou Air France-KLM, Lufthansa de son côté, suspend (jusqu’à ce dimanche comme annoncé) son survol de l’Irak. Enfin, Royal Jordanian arrête de desservir Bagdad. Après le tir au missile sol-air sur un B777 de Malaysia Airlines (vol MH17) au-dessus de la zone de conflit armé en Ukraine, la question se pose pour toutes les compagnies de savoir si elles doivent prendre des mesures de précaution concernant le survol ou non d’une autre zone de guerre, à savoir le territoire irakien. La FAA a ainsi ordonné aux (seules) compagnies américaines de voler à un minimum de 30 000 pieds, au lieu des 20 000 pieds auparavant en raison de « la situation potentiellement dangereuse créée par le conflit armé en Irak. » Mais certaines compagnies ont déjà pris des mesures restrictives dans cette région du monde. Air France, Emirates, Virgin Atlantic, Air Berlin ou LOT Polish Airlines ont déjà indiqué renoncer à ce survol, alors que d’autres compagnies ne changent pas leur programme de vol comme British Airways, Etihad ou Qatar Airways. Lufthansa a cependant annoncé vendredi interrompre jusqu’à ce dimanche le survol de la région, ainsi que sa desserte d’Erbil (au nord de l’Irak), une décision qui s’applique aussi pour ses filiales (Austrian Airlines desservant au quotidien la ville d’Erbil). De son côté, Royal Jordanian, l'une des principales compagnies à desservir ce pays, a annoncé l’arrêt de sa desserte de Bagdad, la capitale irakienne, pour des motifs de sécurité. Elle possède au total 30 vols hebdomadaires vers l’Irak, principalement à Bagdad (11 vols par semaine), mais aussi Erbil (ainsi que Basra et et Sulaymaniya). Elle avait déjà interrompu en juin sa desserte de Mossoul, deuxième ville d'Irak, après qu'elle soit tombée aux mains des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant. L'instabilité géopolitique dans cette région est l'un des explications de ses actuelles difficultés financières, Royal Jordanian ayant aussi interrompu ses dessertes en Syrie (17 vols par semaine vers Damas et Alep) ou en Libye. La compagnie australienne Qantas Airways a aussi annoncé samedi qu’elle éviterait désormais le survol de la zone de conflit irakienne. C’est très largement la compagnie de Dubai Emirates qui est la plus impactée à ce jour par ce « re-routage »   avec plus de 50 vols quotidiens qui traversaient l’Irak. Les vols vers l’Europe doivent désormais survoler l’Arabie Saoudite, la mer Rouge et l’Egypte, soit 45 minutes de vol supplémentaires, ou survoler l’Iran.