La compagnie aérienne Air Berlin a vu son bénéfice net diminuer de moitié au troisième trimestre et son chiffre d’affaires reculer légèrement, la perspective d’une perte de 350 millions d’euros en 2014 la poussant à prévoir une nouvelle phase de restructuration. La réduction du réseau et le passage à une flotte tout-Airbus vont continuer. Alors qu’elle a déjà annoncé le mois dernier la suppression de 200 emplois en 2015 (après en avoir éliminé 900 sur les 9000 employés), la compagnie privée a dévoilé des résultats trimestriels décevants. Le léger recul de son chiffre d’affaires à 1,312 milliards d’euros (-2,5%, 1,346 milliard au troisième trimestre 2013) est mis sur le compte de la situation en Ukraine et au Moyen-Orient, Air Berlin ayant en outre perdu des passagers vers la Russie et Israël depuis juillet dernier. Mais le bénéfice net a perdu -50,5% à 49,9 millions d’euros (101 millions à la même période l’année dernière), la compagnie expliquant que « ses objectifs de réduction des coûts ont été atteints » malgré une hausse des dépenses de +5,8% en raison des taxes d’aéroport ou de trafic aérien entre autres, et des coûts salariaux ayant augmenté de +6,4% entre augmentation de salaires et fermeture de bases dans cinq aéroports (Münster/Osnabrück, Hanovre, Dortmund, Erfurt et Dresde). Sur le plan du trafic, la compagnie de l’alliance Oneworld a vu ses capacités progresser de +0,9% au troisième trimestre, le revenu par passager par kilomètre gagnant 0,7% et le coefficient d’occupation d’établissant à 87,3% (-0,1 point). Air Berlin a transporté 10,204 millions de passagers au troisième trimestre (+1,1%), mais le rendement a perdu 4,4% « en ligne avec le marché général de l’aviation », poursuite son communiqué. aj_Air Berlin A330-200Le futur CEO Stefan Pichler, qui vient de Fiji Airways et remplacera Wolfgang Prock-Schauer début février 2015, a estimé que les mesures de restructurations prises pour ramener Air Berlin dans le vert « ne sont pas assez bonnes et n’ont pas eu les résultats attendus ». Il s’est d’ailleurs fixé comme première priorité une analyse de la stratégie, suivie par des changements dans la structure de la direction. Air Berlin avait misé sur des économies de 400 millions d’euros d’ici 2016, dont 40% seraient atteints par des mesures d’économies et 20% par la restructuration du réseau. Cette dernière poursuit son chemin : fin septembre, Air Berlin opérait vers 129 destinations contre 147 fin septembre 2013 (-12,2%), mais avec un nombre de vols ayant gagné +0,9% à 71 270. Les réservations partages de codes avec son actionnaire Etihad Airways (29,21% du capitla) progressent toujours (+4,4%), mais sous la menace des autorités allemandes qui en avaient interdit 34 pour la saison hivernale avant de finalement les accepter. Côté flotte (148 avions fin septembre au niveau du groupe), le virage vers du tout-Airbus se poursuivra sur le moyen-courrier, seuls des avions de la famille Airbus A320 seront opérés dès la fin 2016, les douze A321 en attente de livraison devant être rejoins par d’autres A320 (y compris certains venant d’Alitalia). Ses neuf Boeing 737-700 étant rendus à TUI tout come un certain nombre de 737-800 (Air Berlin en opère 39 à l’heure actuelle). Sur le long-courrier, Air Berlin avait déjà annulé sa commande de quinze 787-9 Dreamliner pour ne conserver que des A330-200 (elle en opère 14) : son objectif est de rester leader sur ce marché au départ de Berlin, Düsseldorf et Palma de Majorque, le développement de la couverture de l’Asie étant laissée aux bons soins d’Etihad Airways et celle des Amériques à American Airlines.