La compagnie aérienne Aer Lingus va recommander à ses actionnaires d’accepter la troisième offre de rachat d’International Airlines Group (IAG), qui la valorise à 1,36 milliard d’euros. Mais cette recommandation reste soumise à conditions, d’une part l’accord des principaux actionnaires (l’état et la low cost Ryanair), et d’autre part à la prise en compte de ses intérêts. Le groupe rassemblant British Airways, Iberia et Vueling avait réévalué son offre de rachat de la compagnie nationale irlandaise à 2,55 euros par action à la semaine dernière, après deux tentatives rejetées. De quoi convaincre le conseil d’administration, qui a donné son feu vert le 27 janvier 2015 avec les précautions d’usage : accord du ministère des finances (25,1% du capital) et de Ryanair (29,8%), le premier étant le plus dur à convaincre alors les appels se multiplient – un an avant des élections – pour ne pas vendre Aer Lingus, tandis que la seconde a déclarée qu’elle étudiera la proposition. Le syndicat Impact dit de son côté craindre la perte de 1200 emplois, près d'un tiers de l'effectif, et la vente devra de toute façon être avalisée par la Commission européenne qui se penchera tout particulièrement sur la concurrence entre les aéroports de Dublin et Londres-Heathrow. IAG a de son côté publié un communiqué égrenant ses promesses quant à l’avenir d’Aer Lingus, tout en mettant en avant les synergies envisageables : elle conservera son nom, une direction séparée et le contrôle de ses opérations. Le groupe inclura en outre Aer Lingus dans sa coentreprise transatlantique avec American Airlines, et proposera son adhésion à l’alliance Oneworld (Aer Lingus en était membre jusqu’en 2007). Afin de rassurer Dublin, IAG affirme « reconnaître l’importance des services aériens directs et des correspondances pour les investissements et le tourisme en Irlande, et compte discuter avec le gouvernement Irlandais pour s’assurer de son soutien ». Rappelons qu’Aer Lingus détient 24 paires de créneaux à l’aéroport de Londres-Heathrow (42 pour IAG, premier sur la plateforme devant Lufthansa et Virgin Atlantic), et qu’elle avait accueilli en son temps un jeune pilote nommé Willie Walsh, devenu directeur général avant d’être recruté en 2005 par British Airways – il est aujourd’hui PDG d’IAG.