Les  dirigeants de la compagnie aérienne Air France ont invité les syndicats d’hôtesses de l’air et stewards à une semaine de négociations sur un nouvel accord d’entreprise, mais aussi sur le projet Boost. « Nous verrons où cela nous mènera », répond l’un d’eux. Les présidents des syndicats de PNC de la compagnie nationale française SMAF UNSA PNC, SNPNC-FO et UNAC-CGC ont été les destinataires le 11 février 2017 de deux lettres signées Franck Terner, directeur général, et Gilles Gateau, directeur général adjoint aux ressources humaines, proposant une semaine de négociations « intenses » dès ce lundi selon l’UNAC qui les a publiées. Les deux dirigeants et le président d’Air France Jean-Marc Janaillac (également PDG d’Air France-KLM) les avaient rencontrés vendredi, notamment pour discuter du projet de compagnie à bas coûts Boost qui crée aussi des problèmes avec les pilotes. Face à « l’inquiétude » chez beaucoup de PNC d’un risque de cannibalisation, Franck Terner explique qu’il s’agit au contraire de « protéger Air France –et ses PNC- en créant un outil à coûts diminués pour exploiter les plus déficitaires de nos lignes, et reprendre l’offensive sur des routes ultra-concurrentielles où jamais Air France ne pourra reprendre pied dans les conditions d’aujourd’hui ». Ce qui passe, « c’est incontournable », par des conditions PNC différentes en salaire, en temps de travail et en compositions d’équipage. Le directeur général confirme avoir bien reçu le message de refus d’une « mutualisation » sur l’ensemble de la population PNC de ces conditions inférieures dans la nouvelle compagnie (« qui représenteraient au total un effort équivalent à environ 6% de la masse salariale PNC Air France ») : avec pour conséquence sans alternative la création de Boost sous la forme d’une nouvelle compagnie. Mais Franck Terner s’engage par écrit à limiter le périmètre de la nouvelle filiale du groupe pour les PNC comme pour les pilotes : une clause sera introduite au projet d’accord PNC limitant la flotte de Boost à 10 avions long-courrier et 18 avions moyen-courrier ; cette clause sera « à durée indéterminée », précise-t-il. S’agissant de la négociation de l’accord collectif, qui doit être aboutie avant le 28 février prochain, Franck Terner réaffirme « notre volonté d’aboutir à un compromis raisonnable, équilibré, pour un accord de longue durée ». Dès cette semaine, la phase finale des négociations sera l’objet de nouvelles propositions, « intégrant un certain nombre de vos propositions et tenant compte de votre souhait d’un meilleur équilibre productivité/emploi PNC Air France, au profit de l’emploi PNC Air France ». Le Directeur Général Adjoint Ressources Humaines Gilles Gateau précise dans sa propre lettre le déroulement proposé des négociations : rencontres bilatérales lundi 13 et mardi matin 14 février pour les organisations qui le souhaitent, puis séance plénière de négociations mardi après-midi « qui devra certainement se poursuivre mercredi, jeudi et vendredi, selon des modalités à définir ensemble. Les dates du lundi 20 et du mardi 21 sont également déjà réservées ». Rappelons que la semaine dernière, l’intersyndicale SNPNCUNSA-PNC s’était opposé au projet Boost, appelant les pilotes à le rejeter et menaçant Air France de guerre si elle maintenait ce « projet sordide »…