Un retard de 30 heures sur un vol de la compagnie aérienne low cost Volotea entre Bastia et Nantes, une proposition de voyage en bus entre Alicante et l’aéroport Atlantique – la série noire de ces derniers jours a provoqué la fureur des passagers de l’aéroport Atlantique. Des problèmes récurrents qui ont poussé l’Italie à menacer de suspendre sa licence.

Des pannes ont poussé la spécialiste espagnole du vol pas cher à annuler quatre vols les 11 et 12 aout 2018 dans sa base à l’aéroport de Nantes-Atlantique : deux à destination de Palma de Majorque-Son Sant Joan, un en provenance de Bastia-Poretta (retardé de 30 heures au lundi matin) et un autre au départ d’Alicante-Elche (remplacé par un voyage en bus de 1300 kilomètres). L’énervement des passagers a atteint son comble dimanche, avec le blocage du départ d’un avion et l’intervention de la police dans l’aérogare – et des conséquences en cascade pour ceux qui attendaient l’arrivée de l’appareil à Majorque. Volotea reconnait qu’elle a été contrainte d’annuler 18 vols en quatre jours sur un total de 116 à Nantes.

La low cost explique dans un communiqué envoyé à France 3 que des problèmes de livraison de pièces de rechange avaient entrainé ce chaos nantais : d’abord un problème technique sur un avion le 31 juillet « qui a nécessité le changement d’une pièce (…). Malgré l’utilisation de tous les canaux disponibles, huit jours ont été nécessaire pour acheter cette pièce et deux autres jours pour l’envoyer à Nantes. Volotea s’attend à ce que l’avion soit remis en service ce dimanche après-midi 12 août ou tôt lundi matin 13 août ». Un malheur n’arrivant jamais seul, la low cost poursuit : « cette situation compliquée … s’est poursuivie lorsque jeudi 9 août Volotea a subi un deuxième problème dans un autre avion. Cela n’aurait pas été le cas avec un délai de livraison standard de la pièce de rechange mentionnée ». Une situation « regrettable et embarrassante » en cette période de pointe selon Volotea, qui affirme n’avoir jamais connu d’immobilisation aussi longue de ses avions (elle dispose d’un Airbus A319 de secours pour douze en service).

Même si les passagers nantais se sont plaints de l’absence de personnel Volotea à l’aéroport, la compagnie aérienne affirme qu’elle a « essayé d’informer les passagers concernés à l’avance ». Tous seront « rapidement indemnisés conformément à la réglementation applicable, et se verront proposer de les conduire à destination dans les meilleurs délais. Volotea s’excusera personnellement auprès de tous les passagers concernés et les indemnisera pour les retards et les inconvénients ».

Les problèmes rencontrés à Nantes-Atlantique ne sont pas une exception : la semaine dernière en Italie, l’autorité de l’aviation civile ENAC a menacé Volotea de suspendre sa licence le 15 septembre prochain si elle ne prend pas des mesures immédiates pour corriger « les nombreux problèmes critiques » enregistrés cet été, entre annulations de vols, longs retards et surbooking. La lettre du directeur général Alessio Quaranta affirme également posséder de nombreux rapports selon lesquels que la low cost « n’a pas respecté la réglementation européenne EU261 » sur l’indemnisation des passagers ; si ces rapports se vérifient, l’ENAC cherchera à lui imposer « la peine maximale ».

Volotea a répondu à l’ENAC, expliquant que malgré les nombreux problèmes du contrôle aérien en Europe, elle a maintenu une ponctualité supérieure à la moyenne et un taux d’annulation « parmi les plus bas du secteur ». Comme pour toutes les compagnies aériennes, « il n’est pas toujours possible d’éviter les perturbations lorsque l’ATC et d’autres facteurs externes affectent la capacité du réseau et les opérations planifiées », ajoute la compagnie qui « fait toujours de son mieux pour que les passagers soient correctement assistés et informés à tout moment ».

Le coup de semonce de l’ENAC n’est pas le premier cet été : elle enquête aussi sur les perturbations des vols de Vueling, Ryanair et Blue Panorama, et avait déjà suspendu le mois dernier (pendant 24 heures seulement) les opérations de TACV Cabo Verde Airlines, pour les problèmes rencontrés sur les liaisons entre le Cap Vert et Milan ou Rome…