Au moins six routes intercontinentales seront fermées avant le début de la saison hivernale par la compagnie aérienne Air Berlin, qui fait face à une chute brutale de la demande suite à son dépôt de bilan. Le dépôt des offres de reprise est ouvert jusqu’au 15 septembre. Un porte-parole de la compagnie privée allemande a confirmé le 29 aout 2017 à ATW qu’elle va « stabiliser sa situation opérationnelle et supprimer les routes non rentables cet automne et cet hiver » en particulier entre sa base à l’aéroport de Berlin-Tegel et les Etats-Unis. « Les vols estivaux vers Los Angeles et San Francisco seront arrêtés dès le 1er octobre, quatre semaines plus tôt que prévu », a-t-il précisé, tandis que ceux opérés toute l’année vers Chicago prendront fin dès les 30 septembre, et ceux vers Miami le 2 novembre. Vers Abou Dhabi, base de son actionnaire Etihad Airways, le premier des deux vols quotidiens sera supprimé dès le 17 septembre, et le deuxième le 30. A l’aéroport de Düsseldorf, c’est la route vers Boston qui disparaitra le 1er octobre.  Air Berlin ne proposera alors plus dans sa capitale qu’une seule route vers les Etats-Unis, à destination de New York-JFK ; Düsseldorf est mieux lotie puisqu’elle conserve encore cet hiver des vols vers JFK, Miami, Orlando, Fort Myers, Los Angeles et San Francisco aux USA, ainsi que vers Cancun, La Havane et Varadero, Punta Cana et Puerto Plata, et Curaçao. Les nouvelles liaisons entre Düsseldorf et Chicago ou Toronto, qui doivent être inaugurées en mai 2018, restent ouvertes à la réservation. Sur le court et moyen-courrier, Airlineroute souligne que sur la plupart des vols opérés par des avions d’Air Berlin, seuls les tarifs full fare sont proposés à la réservation au-delà du 1er novembre. Le porte-parole de la compagnie de l’alliance Oneworld a d’autre part rappelé dans Les Echos que les candidats à la reprise des actifs ont jusqu’au 15 septembre pour déposer leurs offres, après quoi « Air Berlin bouclera rapidement la procédure ». Le CEO Thomas Winkelmann avait déjà indiqué la semaine dernière que la vente d’Air Berlin devrait être finalisée fin septembre au plus tard, deux ou trois candidats à sa reprise devant se partager ses activités. Les discussions avec Lufthansa, entamées trois jours après l’annonce du dépôt de bilan de sa rivale, porteraient selon Bild am Sonntag sur une « alliance avec d’autres sociétés » en particulier pour reprendre au total 70 avions d’Air Berlin, dont les 38 déjà loués avec équipage et opérant désormais pour le compte d'Eurowings et Austrian Airlines, mais aussi une douzaine d’avions long-courriers qui seraient basés à Berlin et Düsseldorf. Et elle serait prête à reprendre 3000 des 8600 employés du groupe AB. La low cost easyJet s’intéresserait de son côté aux créneaux de vol surtout à Düsseldorf, tandis que Condor (Thomas Cook) ne communique pas malgré les rumeurs. Après avoir crié au complot entre Allemands, Michael O’Leary affirmait mercredi dernier que Ryanair est « intéressé par le lancement d'une offre » sur l'ensemble de la deuxième compagnie du pays, à condition d’avoir accès à davantage de données relatives à ses finances ; mais son directeur commercial Kenny Jacobs expliquait hier que la low cost ne visait que les liaisons d’Air Berlin (et donc ses créneaux dans les aéroports d’Allemagne). Enfin le groupe TUI AG a démenti tout intérêt dans les activités, mais cherche à sauvegarder quelque 700 emplois, les équipages opérant aujourd’hui des avions loués à la compagnie au bord de la faillite. Air Berlin avait expliqué son dépôt de bilan par l’arrêt du soutien financier de l’actionnaire Etihad Airways, qui détient 29,2% de son capital depuis 2012. Cette dernière avait immédiatement réagi, rappelant qu’elle avait déjà avancé 250 millions d’euros à Air Berlin en avril. La compagnie allemande n’a quasiment jamais dégagé de bénéfices pendant les huit dernières années, avec une perte record de 782 millions d’euros en 2016 ; sa dette nette se monte à 1,2 milliard d’euros. Elle se retrouve donc dans la même situation qu’Alitalia, en vente depuis le printemps après la décision de la compagnie nationale des Emirats Arabes Unis d’arrêter les frais – les employés ayant rejeté par référendum une nouvelle cure d’austérité. Rappelons que les problèmes financiers d’Etihad Airways l’ont aussi conduite à revendre ses parts dans Darwin Airlines au propriétaire de la compagnie nationale de Slovénie Adria Airways.