C’est un peu moins mal que l’année précédente, mais la dernière étude d’Air-Indemnité indique que près de 3 millions de passagers en France ont été affectés par des annulations de vols, des retards voire du surbooking.

Le trafic aérien en France a moins souffert en 2019 de grèves chez les compagnies aériennes ou les aiguilleurs du ciel qu’en 2018, le taux de perturbations descendant de 3,8% à 2,5%. L’étude de la société Air Indemnité, publiée en exclusivité dans Le Parisien, montre qu’en France, le titre de liaison la plus irrégulière revient à celle reliant les aéroports de Metz-Nancy-Lorraine et Marseille-Provence (desservie par Twin Jet, *NDLR), avec 19,3% des vols perturbés ; celle reliant Paris-Orly à Agen (desservie par Chalair, *NDLR) connaît des problèmes sur 10,5% des rotations. Dans le cas de l’Outre-mer, les lignes les plus affectées sont celles reliant La Réunion à Paris-CDG (desservie par Air Austral, *NDLR), la Martinique à Orly (desservie par Air France, Air Caraïbes, Corsair et Level, *NDLR) et La Réunion à Orly (desservie par Air France, Corsair et French bee, *NDLR) avec respectivement 2,9%, 2,7% et 2,2% de vols rencontrant des problèmes.

A l’international, la Tunisie est pointée du doigt par Air Indemnité selon qui la ligne Tunis – Lyon connaît 11,9% de vols perturbés (desservie par Tunisair, Nouvelair, Transavia, *NDLR). C’est à peine mieux entre Delhi et Paris-CDG (9,8%, avec Air India et Air France, *NDLR) ou dans les deux sens entre Tunis et Orly (8,8%, avec Tunisair et Transavia, *NDLR) et entre Los Angeles et CDG (7,8%, avec Air France, Air Tahiti Nui, Delta Air Lines, Norwegian, *NDLR).

Côté compagnies aériennes, Air Indemnité a souligné les progrès réalisés par Air France (perturbations diminuées de moitié, les grèves étant moins nombreuses qu’en 2018), Corsair (-43% de perturbations) ou Air Caraïbes (-37%). En revanche Air Austral n’a progressé que de 2% par rapport à l’année précédente, et un quart des perturbations subies par Air France, easyJet et Ryanair l’ont été en décembre 2019. A l’étranger, Tunisair se voit attribuer la lanterne rouge (11,2% de retards importants) devant Air India (6,3%) et la défunte Aigle Azur (5,3% jusqu’à sa faillite en septembre). Le haut du tableau est occupé par Lufthansa, Alitalia et Iberia. Air-Indemnité souligne par ailleurs que la Grèce était en 2019 le pays le moins affecté par des perturbations de vols vers et depuis la France ; Tunisie, Algérie et USA occupaient les plus mauvaises places.

« Beaucoup de passagers ignorent leur droit et ne les réclament pas », affirme Baptiste Lo-Presti, responsable juridique d’Air-Indemnité sur France Info ; il rappelle que dans le cas d’un retard au départ de l’Union européenne, ces passagers ont droit à une indemnité en cas de retard de plus de trois heures (de 250 à 600 euros selon la distance et le retard effectif). Les indemnités potentielles représentent 600 millions d’euros selon la société (sa rivale Flightright parle de 395 millions), mais il faut rappeler que ce droit n’existe pas en cas de faillite, comme ce fut le cas l’année dernière pour Aigle Azur et XL Airways…

*NDLR : Dans son étude, Air-Indemnité a indiqué les lignes les plus affectées par les retards et annulations. Dans l’article, Air-Journal a ajouté, pour information à ses lecteurs, les compagnies aériennes desservant ces lignes.

Retards et annulations de vols : 3 millions de Français affectés en 2019 1 Air Journal

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